Stéphane Laforest / OSQ : Faire le pont entre les styles
Musique

Stéphane Laforest / OSQ : Faire le pont entre les styles

Peu populaire, la musique classique? À voir le succès des concerts de Louis-Jean Cormier que présente l’Orchestre symphonique de Québec, rien n’est moins sûr.

L’un des maîtres des concerts faisant le pont entre la musique classique et populaire est sans contredit Stéphane Laforest. Le chef d’orchestre a à son actif plus de 400 concerts comme ceux de la série Coups de foudre Hydro-Québec. «Pour diriger des concerts de musique pop adaptée à un orchestre symphonique, ça prend un chef qui a du swing! Si, techniquement, n’importe quel chef peut faire la job, un chef sensible à la musique pop est mieux placé pour mélanger les deux mondes.»

Le maestro, qui est aussi fondateur et directeur artistique de la Sinfonia de Lanaudière, est loin du cliché du mélomane ennuyé par la musique populaire. «J’ai toujours aimé ça. J’ai déjà joué dans des clubs avec un big band de jazz. Il faut aimer ce genre de musique pour ne pas dénaturer le travail de l’artiste. C’est l’artiste pop que les gens viennent voir, mais dans une formule symphonique. C’est le soliste la vedette, alors que le chef est la pierre angulaire.»

Aux yeux de Stéphane Laforest, tout le monde est gagnant dans ce genre de concert. «Ça permet d’aller chercher des sous auprès d’un autre public et de les utiliser pour programmer des concerts classiques. Et ça attire aussi une autre clientèle; parfois, c’est le premier spectacle de musique classique auquel une personne va assister, le dernier aussi, mais au moins, elle sera venue une fois!» raconte le maestro en riant. «Il y a les purs et durs qui n’aiment pas la musique pop qui ne viendront pas, mais d’autres peuvent être séduits par l’orchestre, ça peut être une porte d’entrée vers d’autres concerts, classiques cette fois.»

Au moment de l’entretien, le chef d’orchestre en était à étudier les partitions pour les arrangements du concert avec Louis-Jean Cormier, Des fleurs dans les canons (18-19 décembre). «J’écoute son répertoire, et les 18 morceaux, dont certaines pièces moins connues, ont l’air d’avoir été très bien arrangés. Il ne faut pas oublier que chaque concert est un événement: dans sa carrière, un artiste pop jouera rarement avec un orchestre symphonique… c’est une opportunité incroyable pour lui, mais aussi une chance rare pour ses fans.» Que les chanceux qui ont des billets se le tiennent pour dit.