Rentrée musique 2015 à Québec : 5 concerts à voir pour être dans le coup
Des petits nouveaux qui prennent la scène d’assaut, les 18-35 qui grimpent la côte de la Haute-Ville et des légendes nationales en devenir de passage à Québec. Changement de garde à prévoir cet hiver.
Le fou spectacle
Les recrues de la rentrée 2015, c’est eux. Respectivement médaillés d’or et d’argent du «podium de Québec» sur le site de la station universitaire locale CHYZ, Nimbes et Medora (signés sous Cuchabata Records) ont sorti deux EP plus que décents et rafraîchissants à la fin de 2014. Si le premier band donne dans l’art rock psychédélique proche parent de Mac DeMarco et son jizz jazz, l’autre offre un folk vaporeux mélodique, bilingue et accessible. Deux belles découvertes à faire et (surtout) deux noms de Labeaumeville qui risquent d’être inscrits sur les affiches du Festival OFF cet été.
Mention spéciale, également, au groupe Les Avalés qui complète ce triple plateau de jeunes loups. Un projet mystérieux en provenance de Lévis dont la discographie publique se limite à trois pièces mi-shoegaze mi-prog téléversées sur Bandcamp. Prometteur.
Vendredi 16 janvier à 19h30
Tam Tam Café
La Nuit Boréale du Palais
On l’a déjà écrit sur le Web, mais on le réitère parce que c’est vrai et que trop peu de mélomanes habitués aux cercles plus indie semblent s’en rendre compte: le Palais Montcalm se «coolifie» davantage chaque jour. Apparemment, la haute direction de l’institution semble vouloir se rapprocher de la folle jeunesse habituée aux bars du bas de la côte en offrant une carte blanche aux pantoumiens de Beat Sexü qui occuperont la galerie d’art avec leurs invités qui restent encore à confirmer au moment d’écrire ces quelques lignes.
Une soirée dansante qui se terminera sans doute au petit matin et qui sera inaugurée par le quatuor beauportois The Seasons, groupe folk pop au fan base dégoulinant d’affection, qui se produit toujours à guichets fermés à la maison.
Samedi 7 février à 22h
Palais Montcalm
Le voyage d’hiver
L’ex-Goule et auteur de deux albums solo assez exceptionnels merci revient à la maison avec son projet le plus ambitieux en carrière: une relecture toute contemporaine de l’immortel Winterreise que Franz Schubert avait écrit en 1827. Si les partitions de ce cycle de 24 lieder restent presque inchangées, les poèmes originels de Wilhelm Müller ont été supprimés pour faire place à des textes écrits par Keith Kouna lui-même. Une œuvre magistrale et un pari risqué qui s’est avéré gagnant à la sortie du disque/recueil de poésie en 2013.
Comme quoi l’OSQ (ou l’OSM et l’Orchestre métropolitain, de l’autre côté de la 20) n’a pas le monopole des rencontres entre musiques pop et classiques, et que certains y plongent de leur propre chef. Au piano: nul autre que le grand jazziste Vincent Gagnon, fidèle collaborateur qui accompagne Kouna en tournée normalement en plus de s’être chargé du réarrangement de cette œuvre musicale bicentenaire aux côtés du vétéran René Lussier.
Les 18 et 19 février à 20h
Grand Théâtre de Québec
L’alchimie des monstres
«Colorée» est un adjectif qui colle à sa peau, certes, mais c’est un euphémisme trop souvent utilisé par la presse pour décrire la personnalité indéchiffrable de la timide Klô Pelgag qui cache sa gêne derrière des déclarations absurdes mais touchantes. Sa chanson est en phase avec ses allocutions publiques oscillant entre humour et poésie de fille en fleurs: un bouquet d’émotions difficiles à cerner mais qui débordent de beauté.
Forte d’un album qui a bien marché (ça aussi c’est un euphémisme), l’auteure-compositrice-interprète et héritière autoproclamée de Boris Vian débarque dans la salle la plus romantique de tout Québec accompagnée de son petit ensemble qui emballe ses textes dans une simili musique de chambre réactualisée.
Vendredi 20 février à 20h
Théâtre Petit Champlain
Double plateau électro-symphonique
L’audace du Palais Montcalm vole assurément la vedette cette saison. À l’aube du printemps, la célèbre salle à l’acoustique enviable accueillera le compositeur et pianiste allemand Hauschka, un musicien qui s’appuie sur sa solide formation pour créer un univers sonore avant-gardiste mais empreint d’une certaine grandiloquence des temps passés.
C’est le Cercle et l’agence de spectacles indépendante District 7 qui coproduisent ce concert qui mettra aussi en vedette Millimetrik. Comble de la concordance: le dernier disque de l’Européen s’intitule Abandonned Cities alors que celui du Québécois (Lonely Lights) traduit la solitude dans une mégalopole asiatique.
Dimanche 12 avril à 20h
Palais Montcalm
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