De retour à Montréal : Zola Jesus: Femme des bois
Musique

De retour à Montréal : Zola Jesus: Femme des bois

L’Américaine Zola Jesus s’amène au Centre Phi avec un nouvel album plus pop, sous le bras. 

Lorsque la chanteuse américaine Zola Jesus est revenue à la charge il y a quelques mois avec le puissant extrait Dangerous Days, elle a dû justifier la trajectoire plus électropop de cette première pièce de son plus récent album Taiga (sorti en octobre dernier).

«Mes fans ont réagi un peu parce que parfois, je crois qu’ils s’attendent à quelque chose de toi en tant qu’artiste et j’aime renverser ça de sorte que je fais l’opposé de ce qui est attendu pour faire comprendre aux gens qu’il y a plusieurs facettes chez un artiste.»

Alors qu’elle avait produit un nombre impressionnant de mini-albums et longs jeux de façon indépendante depuis 2009, Zola Jesus – qui n’a que 25 ans et qui note l’intégrité et la vision de Fever Ray comme grande inspiration – s’est alliée à l’étiquette de disques Mute (Depeche Mode, Goldfrapp) pour cette nouvelle parution, où l’on retrouve peu de traces du son plus industriel qu’on lui connaissait.

«J’ai senti que j’avais exploré ce monde – même si c’est d’où je viens et c’est ce que j’aime. Je voulais me mettre au défi pour être capable de faire un disque difficile mais qui ne s’appuierait pas sur ces «béquilles soniques» (reverb, beats industriels, distortion). Ces trucs-là transmettaient mon message de manière très sonique, mais je voulais apprendre comment le faire de façon plus lyrique cette fois-ci. J’ai tenté de dépouiller ma musique de ces choses utilisées dans le passé pour m’offrir un bon défi

Celle qui a grandi dans une forêt du nord du Wisconsin a retrouvé la paix d’esprit nécessaire pour créer Taiga (« forêt », en russe) en s’isolant sur l’île de Vashon, dans l’état du Washington, après quelques années dans des environnements urbains (Milwaukee, puis Los Angeles).

«J’avais besoin de réinitialiser mon esprit. Quand j’habitais à Los Angeles, je suis devenue plutôt anxieuse par rapport à Hollywood et la culture pop. Ça ne faisait pas de sens d’être là, ça ne me correspondait pas. En m’installant sur cette île, Vashon, qui est plutôt isolée et reculée, c’était beaucoup plus comme l’environnement où j’ai grandi et ça me ressemblait davantage. C’était bien. Je me sentais beaucoup plus libérée.»

Sur la pièce-titre qui ouvre Taiga, où elle chante «Do you wish / you could go / back to it / all», on sent que cette nécessité de se retirer dans la nature, sans technologie, la force à se poser des questions par rapport à sa place dans le monde dans lequel on vit. Est-ce que Zola Jesus sent davantage qu’elle appartient à une ère passée qu’à celle d’aujourd’hui?

«Je sens que l’ère actuelle est très confuse. On a beaucoup de difficulté à accepter où on s’est rendu, comment on a évolué en tant que race humaine. Je crois donc qu’il y a beaucoup de tension parmi nous à cause de ça. Est-ce que je sens que les choses étaient peut-être plus simples avant que toute cette technologie tente de faciliter nos vies? Oui.»

Zola Jesus sera en spectacle le 23 janvier au Centre Phi avec ses trois musiciens. Deradoorian assurera la première partie.

Détails: Zola Jesus au Centre Phi