George Ezra: Humble nomade
Le chanteur anglais George Ezra a fait son entrée sur la scène musicale à peine sorti de l’adolescence avec une grande humilité, une voix singulière et un talent certain pour des mélodies accrocheuses. Nous l’avons rencontré la semaine dernière – alors qu’il était de passage en ville en tournée avec Sam Smith – pour discuter de son fameux premier album, Wanted On Voyage, qui sort enfin de ce côté de l’Atlantique.
«Si je m’ennuie, je vais écrire des choses plates. Si j’écris des choses plates, je ne vendrai pas de disques. Si je vends pas de disques, je ne peux pas faire des tournées. C’est comme ça que je le vois.»
Pour éviter qu’il s’ennuie et ainsi veiller au grain de sa carrière bourgeonnante à ses débuts autour de 2013, George Ezra a fait un gros voyage en Europe au cours duquel il a pris en note tout ce qui lui passait par la tête (les rencontres marquantes, les lieux, même des trucs assez mondains). Pas étonnant alors qu’on retrouve sur Wanted On Voyage des titres comme Budapest et Barcelona.
Le processus d’écriture qui a suivi le voyage, des mois plus tard, a aussi permi au jeune homme de se redécouvrir. «Quand je suis retourné à la maison, 4 mois sont passés avant que je relise mon carnet de notes. C’était comme si quelqu’un l’avait écrit pour moi. Je lisais et je me disais «oh, cool, y’a ça qui s’est passé!» parce que j’ai une très mauvaise mémoire!»
Depuis la sortie européenne de Wanted On Voyage il y a quelques mois, les projecteurs sont braqués sur George Ezra. Son pays natal lui a lancé de très jolies fleurs ce mois-ci avec ses quatre nominations aux Brit Awards – dont Meilleur album et Meilleur artiste masculin. Mais ça ne lui enfle pas le tête pour autant. Il répétera lors de l’entretien qu’il n’y a rien de spécial chez lui, qu’il n’est qu’un «kid». Un kid qui se dit très proche de ses parents enseignants et dont la grande soeur veille sur lui en tournée en tant qu’assistante.
«Il faut comprendre que ça dépend de ce que tu fais avec l’attention autour de toi. Quand j’ai des temps libres, je vais dans les mêmes pubs avec les mêmes personnes qu’avant, dans la même petite ville où j’ai grandi au lieu d’aller niaiser dans des clubs du centre de Londres avec des mannequins autour de moi.»
Cet hiver, George Ezra navigue l’Amérique en prenant part à de très grosses tournées – récemment avec Sam Smith, puis avec Hozier en mars – mais il prend bien le temps de profiter de la vie sur la route sans pression aucune. «Quand j’ai sorti l’album, je me suis dit que je n’écrirais plus parce que je suis de nature à passer à autre chose rapidement. Mais à ce moment, je me suis dit: «Non, profites-en. Profite des festivals. Profite des tournées. Profite du fait que ton album soit sorti.» Ça ne fait que quelque temps que j’ai recommencé à écrire. Pas de musique, simplement écrire des trucs.»
L’industrie musicale a beaucoup changé. Un artiste de nos jours ne peut plus simplement vendre plein d’albums pour vivre de sa musique. George Ezra est bien conscient qu’il devra continuer à faire beaucoup de tournée, voire vendre beaucoup de t-shirts et autres produits, pour continuer sur sa belle lancée. «J’y pensais l’autre jour. Bientôt, on aura des groupes de musique qui devront vendre des assurances et des hypothèques aussi! C’est fou! Heureusement, j’adore faire des spectacles. C’est ce que je préfère du métier.»
Le 3 mars au Métropolis en première partie de Hozier
L’album Wanted on Voyage est disponible dès maintenant au Canada