Entrevue avec Olivier Langevin : Galaxie: Toujours plus de zulu

À l’image du fameux sketch «More cowbell!» de Saturday Night Live, il fallait plus de «zulu», encore plus de «zulu» sur le nouvel album de Galaxie. Son leader, l’excellent guitariste Olivier Langevin, offre une fois de plus un album de puissant rock-électro dansant, mais contrairement à son prédecesseur, Tigre et diesel (2011), le groupe ne s’est pas mis de barrières cette fois-ci. Ils ont plutôt beurré ça ben épais. La seule loi, répète le principal intéressé: il fallait que ce soit «zulu».

«La première chanson du disque, Zulu, c’est la première qu’on a enregistrée, explique le musicien, qui accompagne depuis des années Fred Fortin sur scène et qui réalise Mara Tremblay sur disque. Le rythme de guitare qui a inspiré la chanson, je le trainais depuis longtemps. J’ai beaucoup écouté Ali Farka Touré dans le temps, j’ai toujours aimé la musique africaine, sans en être un connaisseur. J’écoutais beaucoup des «zulu dance» sur YouTube. Les grooves qu’ils font, ça me fait triper raide. Je me suis influencé de ça pour la chanson et pendant qu’on la faisait, on disait toujours “faut que ce soit plus zulu, c’est pas assez zulu”. C’est resté tout au long de l’album, comme une niaiserie, peu importe la chanson.»

Si on retrouve effectivement des touches africaines ici et là sur Zulu, Olivier Langevin mentionnera vite l’apport musical et moral du musicien Elage Diouf sur cette nouvelle galette. Diouf, au contrôle des percussions sur quelques pistes, a non seulement apporté la touche africaine qui caractérise Zulu, mais il a aussi illuminé le studio de Langevin lors de son passage. «C’est une de mes plus belles sessions à vie, se remémore Langevin. Quand il est passé en studio, j’avais le smile. Il est impressionnant à voir. Ç’a a donné un élan au disque, c’était magique.»

Du lot des artistes invités sur Zulu, il y a aussi la chanteuse Fanny Bloom, mais autrement, Langevin renoue avec ses «usual suspects»: Pierre Girard, Pierre Fortin, Fred Fortin, Karine Pion et François Lafontaine. Si Langevin rigole que Galaxie est pratiquement un vieux groupe, après près de 14 ans de carrière, il a insisté pour revenir aux sources, en quelque sorte, pour la production de ce dernier disque.

«Tigre et diesel était beaucoup bidouillé, on avait beaucoup de beats électro et y’avait moins de playing. J’avais le goût de ramener le fait de jouer à 3 ou 4 personnes ensemble et enregistrer live. On voulait vraiment que ça soit joué et qu’on sente l’énergie de Galaxie qu’on sent en show.»
À présent, il n’y a pas de niaisage avec les musiciens de Galaxie. La bande se comprend bien, les idées voyagent vite, chacun travaille de son côté et ne perd pas de temps quand c’est le temps d’enregistrer. Mais après toutes ces années, est-ce encore un terrain de jeu, les sessions studio de Galaxie?

«Oui, j’ai essayé que ce soit ça sur ce disque-là. J’arrive avec les chansons, le couplet, le refrain. Tout est là quand je le présente aux gars, mais y’a rien qui est coulé dans le ciment. Je présente les éléments et on décide ce qu’on fait avec ça ensemble. Au départ, c’est beaucoup Pierre Fortin, moi et Frank, avec Pierre Girard. Je voulais ramener l’ambiance du premier disque, en début vingtaine, quand on s’appelait beaucoup. Souvent, on avait des horaires moins chargés et on disait: «eille, j’ai une idée, on jamme-tu?» Ça se fait plus vraiment maintenant, on est tous occupés, tout le monde a des enfants. Cette fois-ci, je regardais les temps où les gars étaient plus libres. On se rejoignait une journée, on montait le set-up et à la fin de la journée on avait une chanson. J’ai mon studio, ce qui facilitait les choses. J’aimais cette vibe-là de s’appeler pis de dire: « j’ai une idée, on fait-tu de quoi? »»

Zulu (La Meute) disponible le 24 février // Lancement le mardi 24 février au Cabaret La Tulipe en formule 5 à 7 – courte prestation, gratuit et ouvert au public

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