Will Butler: Carré de sable
Musique

Will Butler: Carré de sable

Le multi-instrumentiste d’Arcade Fire Will Butler lance un premier album solo qui va dans toutes les directions.

Sur la pièce qui ouvre Policy, Will Butler nous demande si nous allons être de son bord («Are you gonna take my side?»). La question est pertinente pour l’auditeur puisqu’il pourrait se retrouver assez perplexe devant l’offre résolument éclectique de ce premier disque solo du multi-instrumentiste d’Arcade Fire. Artiste qui a de l’énergie à revendre et homme à tout faire du groupe montréalais, Will Butler nous amène sans surprise ici dans son gros terrain de jeux et déploie toute sa polyvalence. Il passe du rock n’ roll suant à des chansons tristounettes au piano en passant par un son à la Talking Heads.

«Je pense qu’on écoute tous un peu de tout de nos jours: du jazz, du funk, du disco, du rap, de la musique classique ou country et j’en passe, dit-il en entrevue téléphonique. Pendant un moment, j’ai tenté d’avoir un "focus" pour l’album, de n’avoir qu’un style, mais ça a rapidement éclaté!»

Will Butler dit avoir toujours eu en tête de faire un album solo, mais les idées ont réellement commencé à se concrétiser à la suite de sa nomination aux Oscars, pour la musique du film Her de Spike Jonze. «Même si tout le groupe était impliqué dans ce projet au départ, j’ai réalisé que mon nom circulait et je me suis dit que je devais faire quelque chose qui serait entièrement à moi. Ça a été ça le déclic, même si les choses bouillaient depuis un bout. À ce moment-là, à peu près la moitié des chansons étaient déjà en chantier.»

Le musicien originaire du Texas n’est pas le premier membre d’Arcade Fire à s’aventurer en solo – ses compatriotes Sarah Neufeld et Richard Reed Parry l’ont fait avant lui –, mais Will Butler offre le crédit justement à toute cette énergie créative autour de lui, lui ayant donné des ailes pour son propre disque, enregistré en mai pendant une pause de tournée.

«Quand nous étions en tournée, je travaillais sur mes trucs et Richard sortait son album classique. Il jouait beaucoup de spectacles classiques pendant la tournée avec Arcade Fire, ce qui est fou! Aussi, notre saxophoniste Stuart Bogie a un groupe et il travaille toujours sur des trucs. Matt Bauder, l’autre saxophoniste sur la tournée Reflektor assurera ma première partie ce mois-ci. Tous ces gens qui travaillaient sur leurs projets en tournée, ça a aidé.»

L’enregistrement de l’album s’est fait surtout à deux, avec un autre compatriote d’Arcade Fire: Jeremy Gara, à la batterie. Afin d’optimiser sa concentration et de mieux travailler, le musicien a décidé de louer les studios Electric Lady à New York (utilisés dans le passé par Jimmy Hendrix et les Rolling Stones). «J’étais conscient que je ne voulais pas enregistrer l’album au studio d’Arcade Fire, mais plutôt payer pour un endroit. J’avais ainsi une liberté artistique complète tout en ayant des limites: "Oh, je n’ai qu’une semaine et ça me coûte de l’argent être ici."»

Policy (Merge) En vente maintenant // En spectacle les 28 et 29 mars au Bar Le Ritz PDB à Montréal

butlerwills.com