Moon King: La grande séduction
Musique

Moon King: La grande séduction

Avec son premier album Secret Life, le groupe Moon King veut qu’on le prenne au sérieux.

Il y a le Moon King d’hier et le Moon King d’aujourd’hui. Celui d’hier, c’était Daniel Benjamin et Maddy Wilde qui trimballaient à eux seuls le groupe partout où on voulait bien d’eux; un truc à l’arrache, des concerts impromptus, un son et une attitude assez punk, totalement DIY. Le Moon King d’aujourd’hui, c’est autre chose. «Quand on a commencé Moon King Maddy et moi, c’était avec l’idée de jouer le plus souvent possible, partout. On jouait dans des lieux incongrus, souvent très tard dans la nuit alors que tout le monde est complètement saoul ou pété. On a beaucoup joué dans le Sud des États-Unis, sur la côte Est aussi. On a dû faire de 150 à 160 concerts entre 2012 et 2013. C’était vraiment fou et sauvage mais après un moment on s’est rendu compte que les gens n’étaient pas là pour nous voir, ils étaient là pour le party», détaille Daniel Benjamin à propos de la genèse de Moon King. La collaboration entre le multi-instrumentiste et réalisateur et la guitariste et chanteuse Maddy Wilde remonte cependant à bien plus loin, les deux Torontois étants des amis d’enfance ayant joué ensemble dans divers projets.

De lune à l’autre

Soucieux d’amener le groupe à un autre niveau après deux EPs, Obsession I et Obsession II, Daniel Benjamin s’est entouré de quelques musiciens afin de créer un spectacle plus élaboré et jouer dans des salles mieux adaptées. Nouveau groupe, nouvelle dynamique, nouveau son et un premier album complet, Secret Life. «La grosse différence pour cet album, contrairement à nos deux précédents EP, est que nous avons tout enregistré en compagnie du groupe. Tous ensemble dans la même pièce, mais l’enregistrement est à 90% électronique», précise Benjamin qui partage aussi une partie de son temps avec le projet de son frère, Doldrums (les deux formations lanceront d’ailleurs leur album ensemble à Montréal). «Tout était enregistré direct dans la console. C’est mieux, je trouve. Ça permet d’avoir un son plus direct, plus dans ta face, surtout pour les guitares. Je traite la guitare comme un synthé ou n’importe quel autre instrument électronique, c’est la même chose pour moi. Sur les précédents EPs, j’ai essayé de pousser le son le plus fort possible, alors que sur Secret Life, nous avons tenté d’avoir plus de retenue, d’être plus nuancé au niveau des arrangements. Il y a plus de couches de sons, plus de zones d’ombres, c’est un peu plus tordu aussi. Mais surtout je dirais que les chansons sont meilleures».

Les gens qui suivent le groupe depuis ses débuts trouveront que Moon King, ce n’est plus tout à fait la même chose. Cela, la paire en est bien consciente, mais ça n’a pas mis un frein à ses ambitions. «À l’époque les gens nous voyaient plus comme un groupe pop-punk électro, un peu comme Japanther disons. Et c’est un peu de là qu’on vient aussi. Mais maintenant, nous souhaitons sortir de ce moule», souligne Daniel Benjamin. «Je demeure toujours très punk DIY dans mon cœur mais j’ai vraiment l’impression qu’on peut aller ailleurs avec ce projet et rejoindre plus de monde. Les chansons ont changé, le son aussi, mais l’énergie de nos concerts demeure la même. Nous tenons à demeurer intense».

Secret Life (Lasg Gang Records), disponible le 14 avril.

Double-lancement et spectacle avec Doldrums le 9 avril au Ritz P.D.B.