The Air Conditioned Nightmare : Doldrums: le temps et l’espace
Le jeune artiste derrière Doldrums, Airick Woodhead, nous offre un deuxième album complet mélangeant de l’électro moody à du dance pop à un son plus industriel. Entrevue.
«Dans ma tête, c’est un disque industriel!», lance Airick Woodhead, le Montréalais d’adoption derrière Doldrums, avant d’expliquer qu’il a utilisé beaucoup de percussions «métalliques» sur The Air Conditioned Nightmare, son deuxième disque et un premier chez l’influente maison de disques américaine Sub Pop (Father John Misty, Sleater-Kinney).
Le producteur originaire de Toronto mentionnera avoir été aussi grandement influencé par les nombreux concerts d’artistes techno émergents auxquels il a assisté à New York l’année dernière. «J’ai trouvé ces artistes très inspirants. Ils utilisent beaucoup de matériel analogique, il y avait quelque chose de très cru et de très punk rock là-dedans.»
Alors qu’Airick s’apprête à faire le tour du monde en formule trio ou en quatuor avec son nouveau matériel – qui flirte aussi par moments avec un son électro moody et le dance-pop [écoutez l’extrait Loops plus bas] et qui est en quelque sorte un collage utilisant de nombreux échantillons – il avoue avoir eu beaucoup plus de moyens cette fois-ci.
«Mon précédent album Lesser Evil [2013] a été fait de façon très sporadique parce que je n’avais pas beaucoup de ressources: j’habitais dans un local de pratique, je n’avais pas de maison de disques et je ne pouvais que travailler avec ce que j’avais comme matériel, ce qui n’était pas grand-chose. Pour ce nouveau disque, je crois que j’ai pris autant de temps à le faire – environ deux ans – mais c’était beaucoup mieux parce que j’avais un mixeur et un vrai studio dans lequel je pouvais travailler.»
Il a affirmé au magazine Fader que The Air Conditioned Nightmare a aussi été enregistré en grande partie chez un ami, un endroit qui a des allures de dongeon. C’est dans ce genre d’espace hors de l’ordinaire qu’Airick sait s’entourer de forces créatives qui l’aident dans son travail. «La plupart des endroits où j’ai vécu – jusqu’à récemment puisque je suis désormais en appartement – ont été des espaces communautaires ou des salles où les gens peuvent mettre sur pied des performances et expérimenter. C’est très inspirant de venir de ce genre d’endroits. J’ai le sentiment que tout y est très vrai», dit Airick, en ajoutant qu’il s’est installé à Montréal il y a quelques années parce qu’il sent constamment que les choses se passent autour de lui.
Et ce nouvel album, Airick a bien pris le temps de le compléter dans la sérénité. Il explique ainsi comment atteindre le bon état d’esprit pour produire sa musique: «La façon dont le cycle créatif débute – peu importe si c’est pour une chanson ou pour un concept – c’est avec beaucoup de temps et d’espace. Tout se passe très naturellement, rien n’est forcé, tu fais ce que tu peux pour t’exprimer et tu l’exprimeras si tu as confiance en toi. Il faut avoir cet élan. Et ça fonctionne! Tu te réveilles et tu as quelque chose entre les mains.»
The Air Conditioned Nightmare (Sub Pop), disponible maintenant.
Spectacle de lancement montréalais le 9 avril au Théâtre Fairmount avec Moon King.