Harfang / Flood : Du folk aérien pour faire rêver
Musique

Harfang / Flood : Du folk aérien pour faire rêver

Enregistré dans le fin fond d’un bois à Sainte-Brigitte-de-Laval, le deuxième EP de Harfang se veut organique, authentique et moins chargé. Une musique rassembleuse et onirique confectionnée à Québec.

N’en déplaise à Pierre Karl Péladeau, Harfang écrit en anglais. Des berceuses progressives dédiées aux adultes, une musique qui apaise et console. Le noyau de ce groupe-là, c’est Samuel Wagner, parolier principal et chanteur, un autodidacte que la presse spécialisée a souvent comparé à Patrick Watson mais aussi à Thom Yorke. Serait-ce, d’ailleurs, des influences qu’il revendique? On lui a posé la question. «J’avais cette voix-là avant d’écouter ça. C’est sûr que ça m’a influencé pour les mélodies avec le temps. Peut-être qu’ils [Watson, Yorke mais aussi Half Moon Run] m’ont encouragé à continuer et aussi à avoir une voix de tête au lieu d’une voix de chest. Ma voix est plus introspective qu’avant.»

Mais Wagner n’a rien d’un Bon Jovi, d’un Brandon Flowers, du frontman centré sur lui-même. En entrevue, par exemple, Antoine Angers (guitare, piano), David Boulet Tremblay (guitare) et Alexis Taillon-Pellerin (basse) prennent autant de place que lui. Ensemble, et avec le batteur Mathieu Rompré qui était absent cette fois-là, ils signent les arrangements de toutes les chansons. C’est un travail d’équipe.

Révélé par un mini-album homonyme téléversé sur Bandcamp en 2014, Flood est son deuxième effort. Le quintette a, depuis, pris pas mal de recul mais aussi le temps qu’il faut pour définir davantage le son Harfang. David détaille: «On essaie de moins se piler sur les pieds même s’il y a des tounes chargées sur le EP, mais reste qu’on en a épuré quelques-unes. Avant, on jouait toutes nos affaires, on s’écoutait, mais tout le monde voulait jouer. C’était trop.» La nouvelle ligne directrice: mettre un instrument en valeur à la fois. Ils avouent aussi vouloir faire une musique plus rythmée tout en gardant le côté aérien, même s’ils ont choisi d’enlever du «reverb» dans la voix et quelques couches superflues au mixage. Exit la fioriture.

// À écouter aussi: le vidéoclip pour Exposure, le premier extrait du deuxième EP de Harfang  

 

Samuel pense aussi Le Cambium, ce studio appartenant au réalisateur Étienne Bureau, a un peu déteint sur leur musique. «Ce qui est spécial avec cet album-là c’est justement comment on s’est trouvés isolés dans le bois. […] C’était difficile pour le mental à la fin de la semaine, mais on s’est vraiment concentrés sur des détails qu’on aurait laissés au hasard sinon.»

 

Ingénieurs du son

Si Antoine et Alexis évoluent aussi dans un trio jazz (Des Sourcils) en plus d’étudier la musique à l’Université Laval, les autres membres du groupe sont tous des techniciens audio. Mathieu et David ont un AEC en enregistrement studio alors que Samuel gagne sa vie comme bruiteur. Anecdote peu banale: il tâche actuellement à trouver le parfait son pour illustrer des têtes décapitées qui roulent dans un dessin animé.

Alexis, le bassiste, pense que cette expertise-là sert au band. «Je pense que ça aide surtout au niveau de la préproduction. Pour nous, la préprod ça veut aussi dire d’avoir des enregistrements. […] Faire une maquette c’est pas juste de fixer la toune, les notes. C’est aussi travailler les tones. C’est sûr que le travail est à refaire en studio mais au moins on a étudié des pistes avant.» Pas étonnant, après ça, d’apprendre que le groupe a confectionné son deuxième EP en trois semaines top chrono.

 

Vendredi 24 avril à 19h

Le Cercle (Invités: Men I Trust)

Album en streaming via voir.ca jusqu’au 20 avril 2015

 

*** Dates de tournée ***

25 avril –  La Baie  (Café Bistro Summum)
26 avril – Gatineau (Petit Chicago)
30 avril – Montréal (Le Quai des Brumes)
1 mai – Val d’Or (L’Entonnoir)
8 mai – Mont-Tremblant (Le Saint-Arnould)
18 juillet – Québec (FEQ)