Philémon Cimon et le Quatuor Molinari : Revisiter l’amour
Philémon Cimon propose, pour un soir seulement, son «requiem érotico-romantique» avec le Quatuor Molinari entre les murs du Cinéma l’Amour.
«On encourage fortement le public à être nu!», lance Philémon Cimon avant de préciser plus sérieusement que le spectacle qu’il présentera avec le Quatuor Molinari au fameux Cinéma l’Amour le 1er mai «n’est pas un show de nudité. C’est un show de romantisme dans un lieu non romantique».
L’altiste Frédéric Lambert du Quatuor Molinari a approché l’auteur-compositeur il y a quelque temps pour lui proposer un spectacle de réinterprétation de son répertoire, comme il l’avait fait auparavant avec les groupes Avec pas d’casque et Forêt. Philémon a accepté, confiant de l’apport créatif du Quatuor Molinari et des arrangeurs impliqués dans le projet. Les pièces des disques Les sessions cubaines (2011) et L’été (2014) auront donc une seconde vie, en quelque sorte, au Cinéma l’Amour.
«Il y a quatre arrangeurs qui retravaillent chacune des pièces pour le spectacle. Y aura pas une seule pièce qui va sonner comme sur l’album, ce sera des trucs uniques. Pour moi, ce sera une surprise en quelque sorte parce que je sais pas encore ce qu’ils vont faire avec les pièces. J’aime bien mon idée de les laisser choisir les pièces qui les inspirent le plus.»
Pour ce concert unique d’un soir, l’interprète s’entourera, en plus du Quatuor Molinari, des musiciens Philippe Brault et Nicolas Basque ainsi que de la chanteuse Émilie Laforest. Le répertoire assez romantique et charnel de Philémon Cimon résonnera donc entre les murs d’un cinéma pornographique, une façon de jouer avec le contraste «entre le réel et ce qui se passe dans notre tête, l’imaginaire», pour le principal intéressé.
«C’est l’idée de Frédéric de faire ça à cet endroit et je pense que c’est une bonne initiative parce que les gens ont l’air d’avoir envie d’y aller! Et je le vois bien, on est tous faits de la même façon. On y est allés quelques fois dernièrement pour des tests, et quand tu rentres là pour la première fois, t’es curieux! Tout le monde, les assistants, se trouvaient une excuse pour venir visiter la place!»
On l’a souvent vu en spectacle seul ou accompagné de deux ou trois musiciens, mais Philémon a aussi œuvré au milieu de plus gros groupes, comme pour l’enregistrement de son dernier album L’été, capté live avec neuf artistes autour des micros. Ce nouveau spectacle est d’envergure, oui, mais le chanteur est loin d’en être intimidé. Tout le contraire.
«C’est comme un mariage différent, mais pour moi c’est pas nécessairement une difficulté d’être beaucoup sur scène. Au lieu de prendre toute la place dans quelque chose, t’essaies plutôt de t’appuyer sur les autres instruments. Un show, c’est toujours organique. T’as un son et t’essaies de te placer à travers le son et quand t’as plus de monde, c’est le fun parce que ça te permet d’avoir plus de couleurs, plus de latitude, plus de surprises.»
Au final, Philémon Cimon aime bien l’appellation «requiem érotico-romantique», puisque son spectacle lui permettra de revenir sur les dernières années et de donner une nouvelle vie à ses chansons. «C’est vraiment un cadeau au sens où, les pièces qu’on écrit, d’un côté égocentrique, on aimerait qu’elles soient entendues de toutes sortes de façons. La façon que la pièce se retrouve sur l’album, c’est une chose, mais ensuite, souvent on aurait pu avoir d’autres envies. C’est un peu comme s’habiller le matin: des fois, ça fait du bien de s’habiller différemment!»