Ponctuation : Nouvelle réalité

Ce n’était donc pas la chance du débutant. Alors que le premier opus de Ponctuation intitulé 27 Club avait littéralement enflammé le milieu underground, il faudra maintenant se faire à l’idée que le duo formé par les frères Guillaume et Maxime Chiasson est une figure solide de la scène émergente.

En effet, c’est ce que le deuxième album du tandem nous confirme. Bien qu’on y délaisse légèrement les sonorités punk pour se concentrer davantage vers le rock psychédélique, La réalité nous suffit ne déroutera aucunement les fans de la première heure.

Aux dires de Guillaume, ce second disque aura vu le jour plutôt naturellement: «Il faut savoir que lorsque mon frère et moi on a formé le groupe, on s’est dit qu’on ne ferait jamais d’argent avec ça. On n’a pas vraiment d’attentes. Alors, pour ce deuxième disque, on a fait ça un peu naïvement. Ce n’est pas comme une artiste comme Lisa LeBlanc qui sait qu’il y a beaucoup de pression autour d’elle. Tsé, on n’a même pas vendu 10 000 copies de notre premier disque.»

On disait précédemment que les sonorités punk se faisaient plus discrètes sur La réalité nous suffit. Or l’esprit et la démarche punk auront été au cœur du processus créatif de ce disque: «On a enregistré les chansons dans notre local sur notre 8-tracks. Ça arrivait souvent qu’immédiatement après avoir écrit une nouvelle toune, on l’enregistrait tout de suite. D’ailleurs, il y a plusieurs chansons sur le disque qui ont été produites comme ça. Sinon, il y a quelques pièces que j’ai produites de A à Z parce que j’avais une idée en tête et que je voulais la faire entendre à mon frère.»

Pour ceux et celles qui ne sont pas habitués aux joies du studio, il est de plus en plus rare de travailler avec des équipements analogiques. À une époque où la quasi-totalité des musiciens a emprunté depuis longtemps le virage numérique, l’approche de Ponctuation ajoute donc un vent de fraîcheur dans nos oreilles formatées: «Quand tu travailles avec un 8-tracks, tu te rends compte que c’est une machine très inspirante. Tu n’as pas droit à l’erreur. Tu n’as pas de deuxième chance et, surtout, tu es obligé de vivre avec tes erreurs. Par exemple, je ne suis pas du tout un drummer, donc quand j’enregistre une piste de batterie et que c’est un peu « sloppy », il faut que je m’organise pour que les autres pistes se fondent à ça, et de fil en aiguille, on finit par arriver avec un résultat qui est super organique.»

Au cours des prochaines semaines, Ponctuation ira répandre sa bonne nouvelle psychédélique un peu partout au Québec. Une deuxième tournée en France est aussi dans les plans du duo. Mais s’il y a une chose de certaine, c’est que La réalité nous suffit risque fort bien de figurer au sein de la bande sonore estivale de bien des fans.

L’été sera décidément psychédélique.

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La réalité nous suffit (Bonsound)

En vente le 28 avril 2015