Jane Ehrhardt / Terminus : En français SVP
Musique

Jane Ehrhardt / Terminus : En français SVP

Un an et demi après la sortie de Water Will Flow, l’auteure-compositrice-interprète Jane Ehrhardt sort de sa zone de confort en offrant un premier bouquet de chansons en français.

Faire table rase et trouver sa propre voix. Jane Ehrhardt se réinvente partiellement avec Terminus, si bien qu’elle a même songé à changer de nom. Parce que tout le monde l’écrit ou le prononce tout croche de toute façon.

Totalement imprévu, le nouveau EP est sorti des entrailles de sa tête par simili enchantement. « Y’a cinq des six chansons qui ont été écrites à l’intérieur de deux mois. Ç’a été comme une poussée d’inspiration, j’ai vécu des bouleversements dans ma vie et ç’a sorti d’un coup et ç’a sorti en français. » Le disque a par ailleurs été enregistré de façon super « spontanée », sans préproduction. C’était en janvier et au-dessus du lave-auto Chénier dans le quartier St-Sauveur à Québec, à son local de pratique qui a aussi servi de studio pour la Sélection continentale de Gab Paquet et d’appartement-à-jams pour Mauves. La colonie folk (au sens large) de Québec est tissée serrée.

Le coréalisateur, aux côtés de Mademoiselle Ehrhardt elle-même, c’est justement un de ses collègues de l’étiquette de disque La Palette. Simon Paradis a également porté la casquette de preneur de son et de mixeur qui a  rendu pareil service à Harley Young au préalable. « Il essaie pas tant d’apporter sa touche, il laisse vraiment l’artiste faire ce qu’il a à faire le plus naturellement possible. Y’a des réalisateurs qui arrivent avec une vision, mais lui il s’efface quand même. Et je pense qu’on a beaucoup les mêmes influences musicales, alors il comprend d’où je viens. »

Les musiciens qui l’accompagnent sur les bandes? Renaud Pilote à la batterie, Hugo LeMalt à la guitare, Claudia Gagné alias L’Octopus qui saupoudre des petites touches de contrebasse, Kim Drouin-Radcliffe au violoncelle et Sarah Jane Johnston de Pop Léon aux chœurs.

 

Une Monctonienne à Québec

Jane Ehrhardt avait 18 ans quand elle est passée à l’ouest accompagnée d’une amie qui, comme elle, voyait la Vieille Capitale comme une escale entre les Maritimes et Montréal. Elle était loin de se douter qu’elle tomberait en amour avec Québec. Avec la vie de bohème, aussi, qui venait avec. « Mes parents se sont beaucoup inquiétés pour moi, je sais. J’étais jeune et la première fois que ma mère est venue me visiter à Québec je restais dans un 2 ½ avec un paquet de personnes. C’était n’importe quoi. » À trente-trois printemps, l’auteure-compositrice-interprète y a presque passé autant de temps que dans son hometown.

Malgré ça, elle garde son accent et le met en valeur à travers les riffs de guit. « Je voulais pas  essayer de le masquer. Je voulais que ce soit naturel. »