Plus de détails sur Microfaune, initiative du Divan orange vouée à la musique émergente
Après des mois de bataille contre des plaintes de bruit et des amendes salées, l’équipe du Divan orange a reçu une belle reconnaissance hier. Une allocation de 25 000$ de la Ville de Montréal permettra à Microfaune d’être mis sur pied. L’organisme est une initiative du Divan orange qui vise à regrouper diverses entreprises culturelles sous un même toit pour stimuler l’industrie de la musique émergente. Microfaune s’installera d’ailleurs au 2e étage au-dessus de la salle de spectacle du boulevard Saint-Laurent, au futur Centre de diffusion des arts et des musiques émergentes.
«Ce qu’il faut bien comprendre là-dedans, c’est que le 25 000$ qui a été assuré par la Ville, c’est vraiment pour soutenir le projet Microfaune et sa mise en opération, précise d’emblée Lionel Furonnet programmateur du Divan orange. C’est comme un espace collectif de bureaux. L’idée derrière ça est de venir consolider, sécuriser le secteur de la musique émergente de par ce regroupement d’organismes et d’entreprises culturelles. Ça va être autant des organismes que des entreprises ou des travailleurs autonomes qui vont venir se greffer à ces bureaux dans le but d’être regroupés, de créer une synergie, de faire du partage de ressources, de services, de matériel.»
«C’est une initiative du Divan orange et c’est moi qui l’ai menée depuis les débuts. J’en ai fait ma bataille, un peu, dans le but que ce projet participe à la reconnaissance du Divan orange en tant qu’espace culturel et centre de convergence des producteurs des festivals. J’ai lancé ce projet-là il y a un an et demi avec la ferme intention à terme d’acheter la bâtisse avec Microfaune. Entre temps, les locataires au 2e étage sont partis. On s’est dit qu’on allait louer, faire rentrer ces locataires-là et prouver qu’on est capables et qu’il y a un besoin dans le milieu de se regrouper.»
Pour le moment, on peut confirmer que les bureaux seront occupés par l’équipe du Divan orange, le festival MEG (Montreal Electronic Groove) ainsi qu’une avocate du milieu. Il y a aussi des pourparlers avec le diffuseur Indie Montréal. «Il reste un peu de place. C’est sûr que dans les prochains jours, on va essayer de pousser la promo pour essayer de faire rentrer d’autres locataires. Y’a quand même des intéressés pas mal», dit Lionel.
Quoique l’argent débloqué par la Ville cette semaine ne va pas directement au Divan orange, mais bien à la création de Microfaune – précisons-le à nouveau -, l’établissement montréalais se croise les doigts pour l’obtention d’une autre aide financière importante de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal qui lui permettra idéalement d’insonoriser la salle et ainsi régler ses problèmes de plaintes de bruit. «Y’a des grosses chances qu’on l’ait, mais tant qu’on ne l’a pas officiellement, on ne peut pas se l’assurer», mentionne Lionel. «C’est sûr que ça nous soulage dans le sens qu’au-dessus du Divan maintenant, on est sûr que ce sera jamais un locataire qui va se plaindre. On prévoit de faire un traitement acoustique sur le plancher pour limiter les méfaits sonores qui vont être là, mais en même temps, ce sera des gens de bureaux donc à 18h ils seront sortis et ne subiront pas les dommages du son comme un locataire qui y vit. On s’assure d’avoir un meilleur contrôle sur les locataires qui vont se retrouver dans ces étages-là.»
«Ça fait 24 heures que je reçois des bonnes nouvelles et toute la pression redescend!, poursuit-il. On est à la fois épuisés, très enthousiastes et on a hâte de faire péter le champagne à notre tour! Je pense qu’on l’a bien mérité. Même si on est des gens très passionnés, très acharnés dans ce qu’on fait, on ne se serait jamais rendus là sans les médias, la communauté, le public derrière nous. C’était inespéré tout ce qui s’est passé. Peut-être qu’un jour on va la remercier cette dame-là [la locataire qui a fait les plaintes de bruit], mais le projet était déjà en branle avant qu’elle porte plainte. Je pense que ç’a a favorisé, fait reconnaître un peu plus l’équipe du Divan, ce qu’on fait, ce qu’on veut faire, ce qu’on entrevoit pour notre avenir. Ça bouge, ça bouge!»