Beirut / FIJM : Fleurir à nouveau
Le groupe américain Beirut revient en ville, en ouverture du Festival international de jazz de Montréal – rien de moins –, avec une énergie renouvelée et le matériel d’un album à venir à l’automne.
«C’était brutal. Je ne sais pas combien de temps ça a pris pour que je remonte la pente», avoue candidement Zach Condon, leader de la formation américaine Beirut, au téléphone. L’an prochain, ça fera une décennie, déjà, que la vie du chanteur et musicien tourne autour de Beirut. Depuis la sortie de son premier album indie-pop empreint de sonorités balkaniques (Gulag Orkestar, 2006), le groupe était fort demandé sur les scènes d’ici et d’ailleurs. Les longues et ambitieuses tournées internationales de Beirut ont mené Zach Condon à l’épuisement à deux reprises ces dernières années. Puis une troisième fois en 2013, en plus d’avoir vécu un divorce.
«Ce qui est drôle, c’est qu’on a fini par faire d’autres tournées parce qu’il fallait que je le fasse. Après ça, on s’est dit: « Assez, c’est assez ». Je me suis dit: « Si je ne recommence pas à écrire, si je ne vais pas en studio pour y rester, je ne serai jamais capable de continuer à faire ça ».»
La suite de l’histoire est plus joyeuse. Il a retrouvé l’amour, puis ses instincts de création. Si l’on regarde le visuel accompagnant le premier extrait No No No, un magnolia en fleurs, ça donne une bonne idée de l’état d’esprit qui entoure ce quatrième album à venir. La créativité de Beirut est à nouveau florissante, y comprend-on.
«L’image, c’est en fait un magnolia qu’on voit de ma maison. J’ai dû passer à travers un horrible hiver pour que je sorte finalement quelque chose de mon temps en studio. On a enregistré en hiver, et la première chose que j’ai vue quand on a terminé l’album, c’est cet arbre. Donc, j’ai pensé l’utiliser.»
Ce que Zach peut nous dire sur cet album à venir, c’est qu’il y aura un accent plus prononcé vers le piano et les synthés. Aussi, il est reconnaissant envers ses musiciens Paul Collins (basse) et Nick Petree (batterie) d’avoir calmé ses envies de grandeur.
«Ils sont arrivés et m’ont vraiment aidé à ne pas en donner trop pour l’album, à ne pas me tuer à faire cet album épique qui n’existait que dans ma tête, et à me rappeler que la créativité peut sortir des erreurs et des petites choses que l’on fait.»
Ça devrait donc être un Zach Condon plus serein que nous retrouverons sur la grosse scène du Festival international de jazz de Montréal. «C’est vraiment incroyable. Je suis toujours impressionné par tout ce qui se passe», nous dit-il, entre deux répétitions, à propos du cadeau que lui offre le FIJM.
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En concert extérieur gratuit le 26 juin à 21h30 sur la Place des festivals, dans le cadre du FIJM montrealjazzfest.com //
L’album No No No sortira le 11 septembre //