FEQ 2015 / Equse : Le seul groupe indie rock de Rimouski
Ils sont des vedettes locales dans le bas du fleuve, des fans (on en a croisé un pendant l’entrevue!) les reconnaissent dans les rues de Québec et ils ont fait six heures de route pour rien que pour rencontrer Voir Québec. Autant de bonnes raisons de s’intéresser à Equse.
Difficile de décrire la musique multifacette d’Equse (prononcez «ékiouse», s’il vous plait) en se contentant d’étiquettes régulières. Si les comparaisons flatteuses avec Half Moon Run fusent, et malgré la trompette d’Alexandre Robichaud dit Robiche, le groupe a pourtant un son distinctivement envoûtant. Jean-Raphaël Côté, guitariste et chanteur, tente d’y mettre des mots. «On a tellement de misère à répondre à quelqu’un qui nous demande quel genre de musique on fait. On est inspirés par un paquet de monde, on se contraint pas à un style spécifique. Une toune va être plus folk, une autre va être plus reggae, plus rock. On va chercher toutes ces textures, toutes ces inspirations-là.»
Parce qu’un des autres trucs qui diffèrent entre HMR et Equse, c’est ces insertions de reggae qu’on entend d’ailleurs clairement sur la pièce intitulée Blooming. Un rythme tropical qui a déteint sur le groupe à cause du passé de Gabriel Turcotte (le batteur) et d’Alexandre au sein de The Alpha Beats. Drôle d’anecdote: à la base, Equse devait être un projet reggae. «Et ç’a été un échec lamentable!», s’exclame Gabriel tout sourire.
On se surprend aussi à découvrir le passé prog (avec feu Opossaum) et flamenco de Jean-Raphaël, grand voyageur qui a profité d’un séjour en Espagne pour perfectionner son jeu. Alexandre, quant à lui, évolue en parallèle dans l’univers de la musique actuelle. «Ça ouvre des horizons, ça fait en sorte que je vais intégrer des bruits qui ne font pas commercial ou accrocheurs parce que j’ai l’oreille ouverte.»
La vie après le bassiste
Equse a bien failli disparaître après le départ de leur bassiste Pierre-Olivier Canuel qui préférait (c’est classique!) aller faire des bébés avec sa blonde plutôt que de vivre au gré des tournées. Le désormais trio raconte qui leur a fallu la moitié d’une année avant de s’adapter, pour trouver cette façon si différente d’utiliser les synthés d’Alexandre (l’homme-orchestre du groupe) et une pédale sur la guitare de Jean-Raphaël pour substituer des lignes de basses.
En date d’aujourd’hui, les Rimouskois ont enregistré deux albums complets. Un premier (Earthquake Under Subtle Elements) en 2013 au Pantoum et avec le héros labeaumien Jean-Étienne Collin Marcoux, un deuxième (homonyme cette fois) qui été mixé par Antoine Létourneau-Berger. «C’est un de nos amis et c’est, disons-le, un génie! Y’a un bac en musiques de percussions et en musiques de film. Y’est vraiment calé.»
Quand on leur pose la question de matante convenue, soit «comment se fait-il que vous chantiez en anglais les boys?», la réponse du leader ouvre la porte sur une démarche de création hors norme. Côté a, voyez-vous, cette façon très intuitive d’écrire avec un langage inventé, mais qui n’a rien à voir avec le dialecte de Jorane. Genre. «Quand je compose, c’est d’abord la musique qui me vient et je vais me mettre à chanter des trucs. Ce que je chante c’est pas nécessairement des mots et ç’a une sonorité plus anglaise, De ça, il va sortir des mots et des phrases qui deviennent des thèmes.» Gabriel et Alexandre y greffent, quant à eux, leurs idées d’arrangements.
Et dites-moi les gars, la scène indie rock ça ressemble à quoi à Rimouski? Gabriel, avec son sens du punch indéniable et son rire sonore: «ça ressemble à nous!» On le croit sur parole, mais on espère quand même qu’ils feront des petits.
Samedi 18 juillet à 18h
Petit Impérial