Django Django : Go Django Django go!
Le groupe britannique Django Django fait le point sur son deuxième album à quelques jours de son concert à Montréal.
Formé à Londres en 2009 autour du batteur et réalisateur David Maclean, du bassiste Jimmy Dixon, du claviériste et bidouilleur Tommy Grace et du guitariste et chanteur Vincent Neff, Django Django a surpris un peu tout le monde à la sorti de son premier album en 2012. Django Django révélait un groupe éclaté et éclectique. Écoulé à plus de 250 000 copies, ce petit trésor d’indie-pop psychédélique dansante a propulsé le groupe sur la route pour une longue série de concerts jusqu’à ce qu’une partie de la bande se lance dans différents projets pour se changer les idées et mieux revenir à la charge: David Maclean est parti au Mali avec le collectif Africa Express de Damon Albarn et, en compagnie de Tommy Grace, il s’est aussi lancé dans la composition de la trame d’une tragédie de John Webster pour le Royal Shakespeare Company, intitulée The White Devil.
C’est donc un Django Django requinqué et fort de nouvelles expériences qui s’est lancé dans la création d’un nouvel album il y a plusieurs mois. Avec Born Under Saturn, deuxième effort de la formation paru en mai dernier, Django Django reprend là où il s’était arrêté avec son premier disque. «L’album Africa Express a été une grande influence non seulement d’un point de vue musical, mais aussi d’un angle social et politique. Toutes ces rencontres avec divers musiciens ont été très enrichissantes», admet David Maclean, rejoint à son domicile de Londres entre deux concerts. «De travailler avec le Royal Shakespeare Company a aussi été très inspirant; plusieurs des morceaux que nous avons composés pour la pièce White Devil se sont retrouvés sur le nouvel album. Shot Down, High Moon et Found You étaient toutes des chansons instrumentales écrites pour cette pièce et qui ont ensuite fait leur chemin jusqu’à Born Under Saturn. Donc oui, je pense que ces diverses expériences ont grandement influencé la création du disque».
Les escapades extra-conjugales des deux membres du groupe ont permis aux deux autres de s’attarder à la création de nouvelles chansons pour le nouvel album, tâche à laquelle ils ne s’étaient pas vraiment attelés pour Django Django. «Le fait que nous étions occupés ailleurs a donné le temps à Vincent et Jimmy de vraiment créer des chansons, ce sont eux qui ont trouvé la majorité des mélodies pour ce disque. Avec ce que Tommy et moi avons fait de notre côté, je pense que ce disque est vraiment le fruit d’un effort collectif», souligne David Maclean qui admet dans la foulée n’avoir jamais ressenti de pression pour ce second disque. «Born Under Saturn est selon moi une suite logique de Django Django puisque plusieurs des chansons qu’on retrouve sur notre nouveau disque ont été écrites à l’époque du premier, mais mises de côté. Je pense que c’est un disque plus mature et plus stable, moins frénétique que le précédent. La principale différence est que l’enregistrement s’est fait en grande partie dans un vrai studio alors que le premier a majoritairement été conçu dans ma chambre», relativise le musicien, réalisateur, patron de label (Kick and Clap) et DJ (depuis 1993) qui reconnait avoir beaucoup appris de son frère John, ex-claviériste, DJ et machiniste du Beta Band. «Ceci dit, je suis très critique de mon travail et je pense toujours que j’aurais pu faire mieux. Donc une fois que le disque est sorti, je l’oublie et me mets à penser au suivant.»
Où est Django?
Empruntant à divers genres musicaux sans jamais s’y plonger complètement, les Django Django échappent aux étiquettes ou alors les collectionnent presque toutes. Indie, pop, psychédélique, folk, électro… Django Django est partout et nulle part à la fois. «J’aurais du mal à dire où on se situe», concède celui qui dans la journée dit avoir écouté pas mal de Fleetwood Mac, un peu d’Arthur Russell et le Alive 1997 de Daft Punk. «Aujourd’hui j’ai reçu le Far East Suite de Duke Ellington! J’écoute de tout, de la techno de Détroit à Dr John, des Beatles au Motown ou au jazz, pas mal de house de Chicago des années 80 et 90… je ne porte pas attention aux genres», déclare David Maclean qui admet avoir été obsédé par les Beatles et Brian Wilson quand il était plus jeune, pour ensuite bifurquer vers le hip-hop, la techno, l’avant-garde, la musique expérimentale et tutti quanti. «Tu peux retrouver des influences des Beatles, des Beach Boys et même de Joe Meek dans notre musique et notre production, tout comme des influences de Public Enemy, The Bomb Squad et bien davantage. Ce qu’on fait est des fois électronique et dansant, d’autres fois plus folky ou acoustique… on fait ce qu’on veut et on ne se soucie guère de quel genre de groupe on est et dans quelle case on tombe».
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En spectacle au National le 26 juillet