Heavy Montréal: Survol métallique, jour 3
Ça y est, après 70 prestations présentées sur quatre scènes et en trois jours, l’édition 2015 de Heavy Montréal est terminée. Si le beau temps était au rendez-vous, le public était moins nombreux que l’an dernier (40 000 personnes en trois jours selon Evenko), mais qu’à cela ne tienne, on peut déjà commencer à rêver à la prochaine édition qui se tiendra les 5, 6 et 7 août 2016.
Cinq prestations ont meublé mon dimanche de festival. Tout d’abord, Coal Chamber et son nu metal qui s’est plutôt alourdi depuis que le chanteur Dez Fafara a fondé DevilDriver en 2002. Franchement, on peut dire que les morceaux Big Truck, Loco et Sway ont très bien vieilli et que des titres comme I.O.U. Nothing et Another Nail in the Coffin, tirés de l’album Rivals (2015), tiennent bien la route. Côté performance, rien à reprocher à Dez Fafara et à ses compagnons de scène, le guitariste cofondateur Miguel Rascón, le batteur Mike Cox et la bassiste Nadja Peulen: énergiques et de toute évidence heureux d’être sur scène.
Arrêt suivant: Pig Destroyer qui jouait sur la scène de l’Apocalypse, décidément la scène où les amateurs de métal plus extrême devaient se rendre pour en avoir plein les oreilles. Pour les fans du groupe américain qui n’a pas lancé d’album depuis Book Burner en 2012, c’était l’occasion de renouer avec son grindcore sauvage, mais tout de même parsemé de riffs accrocheurs qui résonnent toujours aussi joyeusement à notre oreille. J.R. Hayes n’est peut-être pas le plus charismatique des chanteurs, mais il livre la marchandise, tout comme le guitariste Scott Hull. Quarante-cinq minutes de brutalité bien sentie avant de se laisser emporter par le black progressif et expérimental d’Ihsahn (Emperor, Peccatum), qui nous a entraînés dans son univers musical introspectif avec une facilité déconcertante. Au menu, des morceaux tels qu’Invocation, The Paranoid, Frozen Lakes On Mars et une nouvelle chanson intitulée My Heart Is From The North. On soupçonne fortement que s’il avait osé interpréter une chanson d’Emperor, plusieurs fans se seraient évanouis de joie!
Chaque année à Heavy Montréal, il faut faire quelques choix déchirants. Choisir entre la prestation de Nuclear Assault et celle de Lamb Of God était un de ceux-là. C’est LOG qui l’a emporté, ouvrant les hostilités avec Walk with Me in Hell et Now You’ve Got Something to Die For. C’est toujours impressionnant de voir Randy Blythe arpenter la scène comme une bête enragée et c’est toujours un plaisir d’entendre leurs succès Redneck, Laid to Rest ou Hourglass. Seules deux chansons du nouvel album VII: Sturm und Drang ont trouvé leur place sur la liste des chansons jouées: Still Echoes et 512, que le chanteur a dédiée à Chris Jericho du groupe Fozzy. Après avoir remercié les fans de Montréal d’avoir contribué à hisser le 7e album de LOG au sommet des ventes au Canada cette semaine, Randy a dédié Ruin aux personnes qui étaient présentes au premier concert de LOG au Canada en 2000.
Comme on a pu le constater ensuite, très nombreux étaient ceux et celles qui s’étaient déplacés au parc Jean Drapeau pour assister à la prestation de Slipknot. Il faut dire que le chanteur Corey Taylor (#8) a du charisme à revendre et qu’en plus, on y croit quand il dit que les réactions du public le font se sentir comme s’il était à la maison, et que tous les fans de métal, peu importe où ils habitent, font partie de la même famille. Au-delà du bagou éloquent de #8, il faut avouer que côté visuel, Slipknot ne lésine pas sur le décor qui en met plein la vue. Une tête de clown-démon cornue qui domine la scène, des flammes qui jaillissent du sol et des plateformes rotatives pour les percussionnistes Shawn Crahan (#6) et Chris Fehn (#3). Bref, qu’on aime ou non le métal du groupe masqué – qui a notamment joué Sarcastrophe, The Heretic Anthem, AOV, Wait and Bleed, Spit It Out, (sic) et People = Shit – on ne s’ennuie pas en les regardant se déchaîner sur scène.
