Alice Cooper en tournée avec Mötley Crüe : Alice au pays des horreurs
Musique

Alice Cooper en tournée avec Mötley Crüe : Alice au pays des horreurs

Alice Cooper poursuit sa course macabre, jusqu’à ce que mort s’ensuive!

Depuis ses débuts sur scène, à quelques années près, Alice Cooper a développé son sens du spectacle par le biais de concerts grand-guignolesques où décadence et horreur vont de pair. Cela fait donc près de 45 ans que ce pionnier du shock-rock traîne son sinistre personnage mais, comme Kiss, les Cramps, Marylin Manson et bien d’autres qu’il a inspiré, pourquoi changer une recette gagnante? Si les années d’extravagance et d’excès de toutes sortes sont loin derrière et que, soyons honnêtes, monsieur Cooper n’a pas sorti de disque vraiment mémorable depuis un bon moment (les années 70 demeurent de loin sa période la plus prolifique et inspirée), il n’en reste pas moins que le type est toujours là, bien en voix et plus que jamais en contrôle.

Horriblement sobre

Avec ses guillotines, chaises électriques, potences, serpents, appareils de torture et autres gadgets, un show d’Alice Cooper est toujours divertissant. De plus, grâce aux masques, au maquillage et aux costumes, le temps n’a pas d’emprise sur le personnage qui, paradoxalement, se transforme en maniaque de golf quand il a du temps à tuer. «C’est un peu la tendance en ce moment d’avoir des tournées avec des gros noms du rock. Tu as eu Kiss avec Def Leppard, Slash avec Aerosmith et là tu as Alice Cooper avec Mötley Crüe! Je trouve ça assez excitant», nous affirme immédiatement Alice Cooper en début d’entrevue, une phrase toute faite qu’il doit balancer à chaque journaliste. Mais dès qu’on lui demande un peu plus de détails, le principal intéressé n’est pas avare de commentaires. «On a un show de deux heures qu’on doit condenser en une seule. Mais tout est là, l’infirmière démente, la guillotine, la camisole de force, les serpents et on ne fait que les hits qu’on enchaîne un après l’autre, bang, bang, bang! J’ai probablement le groupe le plus tight que j’ai jamais eu. On ne laisse pas le public souffler, c’est très intense. C’est par contre moins intense de tourner avec le Crüe d’aujourd’hui. Je les connais depuis trente ans et, crois-moi, ils étaient vraiment excessifs dans le temps et moi c’était pareil aussi. Là je suis plus en contrôle, je n’ai jamais aussi bien chanté. Les shows que je faisais à l’époque ne sont certainement pas du niveau de ceux-ci».

https://www.youtube.com/watch?v=z_Ia3TOXl9k

Vampire que tout

En parallèle à cette tournée marathon qui se veut aussi la tournée d’adieu de Mötley Crüe, Alice Cooper s’est investi dans la conception et la création de l’album Hollywood Vampires en compagnie de Johnny Depp et de Joe Perry (Aerosmith), un disque hommage à certains grands noms du rock réputés pour leur penchant pour la dive bouteille et autres substances et pour la plupart aujourd’hui disparus. Tous ces gens avaient aussi en commun le fait qu’ils se rendaient souvent au bar situé au deuxième étage du Rainbow à L.A. au début des années 70. Entre eux, ils se nommaient les Hollywood Vampires. Pour faire partie de ce club très sélect, ils devaient tout simplement être capables de boire sans fin.

Ce projet, entamé en 2012, verra le jour le 9/11 prochain. «On est conscient que cette date en fera sourciller plus d’un mais je t’assure que ce n’est pas pour un coup de pub!», tente de nous faire croire Alice Cooper au bout du fil. «C’est un album de reprises de chansons de groupes dont les membres du Hollywood Vampires faisaient partie. Certains soirs on pouvait voir dans ce bar Jimi Hendrix, Jim Morrison et Keith Moon, d’autres soirs John Lennon, Harry Nilsson et Mickey Dolenz (Monkees). C’est un hommage à nos camarades de boisson morts. Il y a plein d’invités sur ce disque, ça va de Paul McCartney à Dave Grohl en passant par Brian Johnson (AC/DC), Joe Walsh, Perry Farrell, Slash, Robbie Krieger, Zak Starkey et même Christopher Lee avant qu’il ne décède», énumère fièrement Alice Cooper qui de son côté chante sur tous les morceaux.

«On reprend des morceaux des Who, des Doors, de Led Zep, des Small Faces, de T-Rex, Manic Depression de Hendrix …», à l’évocation de ce titre, on ne peut s’empêcher de lui demander qui a été capable de réinterpréter la folle batterie de Mitch Mitchell. «C’est Zak Starkey, le fils de Ringo. Tu sais que ce n’est pas son père qui lui a appris la batterie mais plutôt Keith Moon? Ringo n’aurait jamais été capable de lui apprendre à jouer comme ça», blague Alice Cooper avant de poursuivre: «On a choisi que des chansons qui nous plaisent vraiment. Car quand tu y penses, nous avons tous commencé à faire de la musique en reprenant des chansons des autres. Les Beatles faisaient ça, les Who, les Stones, Alice Cooper… Donc là on le refait mais avec une bonne raison. Pour le moment, on n’a que trois concerts de prévus avec ce projet. Deux au Roxy à L.A. en septembre et un au festival Rock in Rio», prévient le chanteur en précisant que Matt Sorum et Duff McKagan (Guns ‘n Roses) feront partie de la formation en plus de Joe Perry, de Johnny Depp et de quelques autres musiciens. Pour un show à Montréal, même en invoquant tous les saints du rock, il n’y a pas grand chance que ça se réalise.

////

Alice Cooper est l’invité de Mötley Crüe lors de la tournée The Final Tour. De passage au Centre Bell le lundi 24 août à 19h et au Centre Vidéotron le 20 octobre. 

Billets sur evenko.ca et sur lecentrevideotron.ca