Emilie & Ogden : Entre Joanna Newsom et Taylor Swift
Musique

Emilie & Ogden : Entre Joanna Newsom et Taylor Swift

Une nouvelle venue qui entre par la grande porte sur la scène indie montréalaise. Heureusement qu’elle est grande cette porte, parce qu’il faut y faire passer la harpe!

Elle, c’est Emilie Kahn, et l’autre, avec un nom de Viking, c’est sa harpe. La musicienne a d’abord joué de la flûte, alors qu’elle était au cégep, mais, explique-t-elle, «je n’étais pas vraiment une flûtiste. C’était surtout pour entrer en musique, parce que j’avais joué de la flûte à l’école et que je ne savais pas trop vers quoi me tourner». Plus tard, le déclic s’est fait et Emilie a cherché, puis trouvé, une prof de harpe… sur Craigslist! Avec la flûte, évidemment, il aurait été plus difficile de chanter, et c’eût été bien dommage. «Quand j’étais ado, ma meilleure amie jouait de la guitare et nous écrivions des chansons ensemble. C’est elle qui m’a fait découvrir Joanna Newsom [chanteuse et harpiste de San Francisco] par sa chanson Emily

Après une année en cinéma à l’université, Emilie a finalement choisi d’accepter l’appel de la scène et de se lancer pour de bon. Avec Ogden. Et pour donner des concerts, il fallait des chansons, alors elle a décidé d’en emprunter à une artiste qu’elle aime bien: Taylor Swift. La vidéo de Style, très différente de l’originale dans la reprise d’Emilie & Ogden, a connu dès son lancement fin juillet un succès étonnant sur YouTube, attirant même les compliments de son auteure, qui a retweeté la chose à ses quelque 65 millions d’abonnés. «Je voulais pouvoir jouer quelque chose que le public pourrait reconnaître, et j’étais fan de cet album, puis les gens venaient me dire après mes spectacles que ce cover était vraiment cool. Alors quand est venu le temps de faire une vidéo, on a commencé avec celle-là, parce que c’était simple, seulement moi et la harpe.»

 

L’effet d’entraînement a été immédiat, et ceux qui découvrent Emilie & Ogden grâce à cette reprise ne devraient pas être déçus par son répertoire original. D’autant que les arrangements de Jesse Mac Cormack des chansons d’Emilie enveloppent sa voix fragile et magnifient le son de son instrument avec juste ce qu’il faut pour conserver les qualités aériennes de l’une et les couleurs oniriques de l’autre.

Le succès est déjà au rendez-vous, avant même le lancement de son premier disque (bien qu’il soit déjà disponible sur le web depuis quelques semaines), et la chanteuse et sa harpe s’envoleront à la mi-octobre, après quelques concerts chez nous, pour une tournée européenne! En concert, le «duo» se transforme en trio, alors que Francis Ledoux (batterie) et Dominic Lalonde (guitares) rejoignent la chanteuse, mais ce sera différent lors du lancement montréalais du disque 10 000, car un claviériste, un cor français, un quatuor à cordes et quelques voix amicales viendront leur prêter main-forte. La chanteuse, d’origine ontarienne, mais établie au Québec depuis longtemps, écrit ses textes, très introspectifs, en anglais, mais elle ne ferme pas la porte à une chanson en français: «Je n’arrive pas à bien écrire en français, mais j’aimerais bien que quelqu’un m’en écrive une.» Avis aux intéressés!

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10 000 (Secret City Records), sortie le 2 octobre

En spectacle le 2 octobre au Gesù (Montréal), puis le 3 octobre à L’Anti (Québec)

emilieandogden.com