Foreign Diplomats : Sur la piste
Le jeune groupe Foreign Diplomats se dévoile sur son premier album, Princess Flash.
Ils sont tous assez jeune encore (18, 21, 22 et 29 ans), mais les membres du groupe électro-rock Foreign Diplomats ont cumulé les étapes cruciales ces deux-trois dernières années (un premier EP, des premières parties pour Half Moon Run et Violent Femmes, un contrat avec le label Indica) et la sortie de leur premier album complet en anglais, Princess Flash, représente un gros soulagement. Les portes sont maintenant grandes ouvertes.
«La sortie de l’album, on attend ça vraiment impatiemment parce qu’on sait que c’est réaliste ensuite de faire des festivals comme Osheaga. C’est toutes ces étapes-là qu’on a hâte de franchir, mais qu’il ne faut pas brûler, dit le batteur Emmanuel Vallières, avant que le claviériste et tromboniste Thomas Bruneau Faubert renchérisse: «C’est pour ça qu’on n’a pas fait tant de dates cet été. On veut garder nos munitions pour l’album.»
Pour Emmanuel, Princess Flash les «met sur la bonne piste, sur une vraie piste de course. Les gens ne niaisent plus avec toi et il faut pogner ce beat-là. De faire des premières parties de plus gros bands, on se dit qu’on est sur la bonne voie. Ça nous met en confiance et ça nous fait grandir énormément. La fois qui m’a donné un méchant buzz c’est avant Violent Femmes au Métropolis. Ils ont demandé à Thomas s’il voulait jouer avec eux. Il a choké deux fois.» Le principal intéressé poursuit: «Franz, notre gérant, m’a dit: «Enwèye, tu vas le regretter si tu y vas pas!» Donc j’ai dit ok! J’ai joué deux tounes avec eux.»
Le groupe, dont les cinq membres sont tous originaires des Laurentides, oeuvre dans un registre indie-rock assez accrocheur, baignant parfois dans l’électro et se rapprochant des univers de Grizzly Bear ou encore Modest Mouse. C’est d’ailleurs Brian Deck, responsable de deux albums de Modest Mouse et qui a aussi travaillé avec Sam Roberts et Iron & Wine, qui a réalisé le premier album du jeune groupe.
«Pendant notre recherche de réalisateurs, on nous l’a proposé. Modest Mouse, Iron & Wine, c’est des gros noms qui nous intimidaient au début, mais on s’est dit qu’on allait l’essayer et ç’a a bien marché, raconte le chanteur, guitariste et compositeur principal Élie Raymond. Quand on est allé le chercher à l’aéroport, il nous a dit: «Je suis excité parce que c’est la première fois depuis longtemps que je travaille avec un bébé band comme vous!». Il sortait de studio avec les Counting Crows dans le luxe, tsé! Il est arrivé, on avait nos petites tounes et on voulait faire du gros bruit et il devait nous ramener à l’ordre.»
Si l’énergie est par moments assez festive sur Princess Flash, les textes, eux, sont toujours très sombres, ancrés dans la blessure, l’amertume et la frustration. Sur Guns (Of March), on entend Élie chanter «Get the fuck out of my head / To get the fuck back in my head» à travers les cuivres alors que sur Beni Oui Oui, il chante: «I told you I wouldn’t write bitter songs / But it’s too late for that».
«Oui, c’était une période difficile quand j’ai écrit la plupart des chansons mais je réalise ce que j’écris maintenant c’est aussi dark qu’avant, dit Élie. Je pense que c’est peut-être un personnage que je me donne – le fait aussi de chanter en anglais, ça m’éloigne de qui je suis donc j’écris des textes comme ça. Je ne suis pas une personne violente, c’est un échappatoire.»
Fins prêts d’attaquer les scènes d’ici et d’ailleurs (ils reviennent d’un petit voyage en France), les musiciens de Foreign Diplomats sont bien heureux de leur trajectoire jusqu’ici. «On a l’air d’être dans la bonne voie. Tsé, on a vraiment du fun ensemble et on a de belles opportunités – des beaux shows, des beaux contrats – donc on ne pourrait pas demander mieux en ce moment», conclut Élie.
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Princess Flash (Indica), disponible le 9 octobre
Lancement à Montréal le 16 octobre à l’Apt 200
Concerts avec Rich Aucoin: 27 octobre à Chicoutimi (Sous-bois), 28 octobre à Québec (Cercle), 29 octobre à Sainte-Thérèse (Chacha), le 30 octobre à Sherbrooke (Le Magog)
En spectacle dans le cadre de M pour Montréal le 19 novembre au Club Soda