Half Moon Run : Revenir à l'essentiel
Musique

Half Moon Run : Revenir à l’essentiel

Après trois années sur la route et un succès incomparable à la maison, Half Moon Run a pris un break pour mieux replonger dans la création de son deuxième album. 

Sun Leads Me On marque une belle évolution chez Half Moon Run. Le deuxième album des Montréalais d’adoption plaira certainement aux nombreux fans du groupe – quatre spectacles au Métropolis en avril prochain affichent déjà complet – puisqu’ils y retrouveront le folk rock accrocheur qui les a fait connaître, tout en proposant un virage électro rafraîchissant sur quelques pièces.

«On a acheté beaucoup d’équipement et y avait beaucoup de synthétiseurs là-dedans», explique le chanteur Devon Portielje dans une suite de l’hôtel W, en précisant que c’est le batteur Dylan Phillips qui a été le plus friand d’amener des synthés pour ce second disque et qu’un Juno-106 apparaît sur quelques pièces. «En même temps, rien n’est intentionnel, dit Devon. On ne se dit pas: « On a besoin d’un nouveau son pour notre groupe! » Quand on trouve un son qu’on aime, on travaille autour de ça et on voit ce qu’on peut en faire. Tu ne peux pas y aller avec l’intention de faire une chanson rock ou bien de te dire que l’album sera plus électronique ou quoi, parce que tu t’éloignes de l’essentiel.»

Son comparse à la guitare et aux claviers, Conner Molander, réitère: «Si on a fait un virage sur cet album, c’est parce qu’on est plus vieux, on a de nouveaux trucs, on a un nouveau membre (le multi-instrumentiste Isaac Symonds) et de nouvelles conditions. Inévitablement, les choses changent et c’est une bonne chose.»

C’est donc avec le cœur et les tripes que Half Moon Run a construit Sun Leads Me On. La musique est leur moyen de communication principal, disent-ils, que ce soit entre eux ou avec le public. L’énergie créative débordante que l’on entend sur l’album vient de deux endroits: des bois et de l’océan. Si l’on entend un son «beachy», l’air et l’eau du Pacifique sur quelques pièces, c’est que les gars ont tripé en Californie.

«En premier lieu, on s’est rendus dans un chalet, là où on avait enregistré la vidéo pour Full Circle, dit Devon. On a viré fou! On jouait des chansons, on criait comme des loups dans la nuit. Et puis, c’est là qu’on a redécouvert notre amour à créer de la musique. Ensuite, la Californie, c’était vraiment le fun. On jouait des chansons tous les soirs et on faisait du surf en journée.»

Pas pire, la vie, les gars! Mais, somme toute, les choses ne sont pas si roses sur Sun Leads Me On, qui aborde aussi la difficile vie de tournée. Le succès du premier album a mené Half Moon Run aux quatre coins du monde et les longs mois sur la route sont après tout de longs mois loin des proches.

«Il y a beaucoup de hauts et de bas, dit Devon. Y a rien qui bat les moments où l’on sort de la scène après un bon show, en sueur et saoul. Mais y a bien des mauvaises choses aussi, comme lorsqu’on doit prendre cinq vols internationaux en une semaine. Tu développes une sorte de fatigue spirituelle qui est difficile à combattre sans un peu de temps à la maison. On devait récupérer – physiquement et spirituellement – après la tournée.»

Ils avouent être quand même de bons vivants en tournée et ils espèrent que leurs quatre spectacles au Métropolis à guichets fermés seront de bons partys à la maison, avec leurs familles, leurs amis et leurs fans.

Devon: «Ce sera difficile de ne pas faire la fête parce que les deux premiers soirs c’est vendredi et samedi. En 2013, on a fait deux shows au Métropolis et on a eu deux afterpartys. C’était une mauvaise idée! Je me souviens d’avoir dansé avec ma mère!»

Voir: «C’est comment la vie de tournée pour vous? Vous faites le party?»

Devon: «Oui, probablement plus qu’on devrait, mais moins que bien des groupes.»

Conner: «On ne prend pas de drogues, mais on boit comme tout le monde et on essaie de ralentir parce que ce n’est pas toujours sain.»

Devon: «C’était pas facile avant: on prenait un vol et on ne dormait pas; on faisait des entrevues, on trimballait notre équipement. On était épuisés, mais on devait tout donner pour des shows importants. Je ne peux pas faire ça sans boire. Le jour suivant, t’es hungover et t’es dans le même état que la veille donc tu bois un peu plus. Tout d’un coup, trois années ont passé. Je ne sais pas ce qui s’est passé!»

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Sun Leads Me On (Indica), sortie le 23 octobre

Au Métropolis du 1er au 4 avril 2016 (les spectacles affichent complets)

halfmoonrun.com