Ariane Zita : Pop communion
Après un premier EP en anglais, Ariane Zita se révèle en français sur Oui mais non.
«Oui, mais… Tu vois j’allais dire oui mais non!», lance Ariane Zita. Le titre de son tout premier album complet, elle le prend d’une expression qu’elle et les gens autour d’elle disent fréquemment. «C’est comme si on n’était jamais sûr de rien, y’a du noir et du blanc mais jamais de zone dans le milieu où c’est totalement clair. Ça m’a inspiré ce titre-là et j’ai travaillé l’album autour du titre.»
Oui mais non est un disque pop qui dégage parfois une énergie plus rock n’ roll, comme sur la pièce-titre ou sur le single Soyons sauvage et d’autres fois une musique très enveloppante, intime. Les textes sont pour la plupart sentimentaux et touchent souvent des cordes sensibles. Après un EP en 2012 où elle se protégeait derrière la langue de Shakespeare, elle se met un peu plus à nu ici, en écrivant ses textes dans sa langue maternelle.
«C’est un défi que je me suis donné de le faire en français parce que pour moi c’est plus difficile, plus intime. C’est dur d’être flou. C’est pas parce que tu écris, tu joues et tu chantes de la musique que t’as envie de te mettre à nu tout le temps te mettre avec tes émotions. Je trouvais que l’anglais était une bonne façon de créer une distance entre moi et la chanson, un «gap» qui protège de ces affaires-là. Quand l’album est écrit, si c’est trop personnel, ben ça reste pour toujours et je n’étais pas nécessairement prête à embarquer là-dedans. Ç’a a été un défi d’être aussi à l’aise avec le français que je l’ai été avec l’anglais, mais aujourd’hui je peux te dire que ç’a a pas été si difficile que ça. Je suis contente du résultat.»
Pour mener à bon port cette transition linguistique, Ariane Zita a adapté en français quatre pièces qu’elle connaît par coeur, tirées de son premier EP – dont Après-toi le déluge, débordante de vulnérabilité -, avec le bassiste et chanteur Carl-Éric Hudon. Le public se reconnaît bien dans ses textes même si, dit-elle, ils peuvent parfois être un peu flous et très imagés.
«Y’a des trucs qui sont hyper personnels mais je ne veux pas non plus que les gens sachent exactement de qui je parle et pourquoi parce que je veux ma vie privée. Quand ma claviériste Carmel Scurti-Belley et moi avons joué notre premier show ensemble, on a joué la chanson IV et y’a des gens qui sont venus me voir vraiment émus en disant: «dis-le pas à personne mais tu mets le doigt sur ce que je vis». Ça marche, tsé! Même si c’est imagé et vaguement flou, je pense que je réussis à toucher des gens parce qu’ils se font leur propre interprétation.»
Et le fait d’embrasser la pop est tout aussi important dans cette communion avec le public. «On dirait qu’il y a une formule émotionnelle derrière la pop qui fait que ça va toucher tout le monde partout égal. Pour moi, c’est la plus belle formule pour faire de la musique.»
Ariane Zita lancera Oui mais non à Montréal puis accompagnera Les soeurs Boulay pour quelques concerts en novembre. Ayant fait pas mal de spectacles sur la route ces dernières années, autant en Gaspésie qu’en Islande, elle n’a pas peur pour la suite des choses, sachant qu’il y aura sur son chemin des publics à l’écoute de sa proposition.
«Mon meilleur exemple de spectacle à l’étranger c’était un dimanche soir en Pologne avec Carl-Éric. La salle s’est remplie juste avant qu’on joue et s’est vidée juste après. Je me disais: «Wow, les gens sont vraiment venus pour écouter le show un dimanche soir en Pologne». Et les gens étaient gentils, sont venus s’asseoir avec nous et nous posaient des questions. J’ai vendu plein d’albums. Ça, c’est le genre de truc qui m’a vraiment surpris. Sinon au Québec, c’est la même chose. Je ne sais pas si c’est moi qui a été chanceuse mais à chaque fois qu’on allait jouer dans le fond de la Gaspésie, y’avait toujours du monde et les gens achetaient des albums. Ça me fait dire que oui les gens achètent peut-être moins de CD mais ils n’arrêtent pas nécessairement d’aller voir des shows.»
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Oui mais non (Music Mansion Records), disponible le 30 octobre / Lancement à Montréal le 3 octobre au Bar Le Ritz PDB
Concerts:
30 octobre – Trois-Rivières – Le Zénob
6 novembre – Saint-Eustache – Petite Église (1ère partie des Soeurs Boulay)
13 novembre – Val-Morin – Théâtre du Marais (1ère partie des Soeurs Boulay)
14 novembre – Lavaltrie – Chasse-Galerie (1ère partie des Soeurs Boulay)
21 novembre – Dunham – Brasserie Dunham
26 novembre – Lévis – L’Anglicane (1ère partie des Soeurs Boulay)
28 novembre – Québec – Bal du Lézar