De passage à Québec et Montréal : King Crimson dans ses éléments
La bande du guitariste Robert Fripp se réinvente pour une énième fois et repousse encore les limites du rock progressif. On en parle avec Tony Levin.
Il fut une époque où tout le monde, vraiment, avait un exemplaire de In the Court of the Crimson King dans sa discothèque. Sorti en octobre 1969, l’album marque la naissance d’un groupe évoluant autour du très original guitariste-compositeur Robert Fripp, toujours à la barre (le contraire étant tout simplement impensable) de l’édition qui présente la tournée The Elements depuis l’année dernière.
Bien que l’on ait pu voir Fripp sur YouTube s’adressant aux amateurs qui voudraient voir le groupe en concert pour leur conseiller de «ne pas attendre la prochaine tournée», le bassiste Tony Levin, rejoint par courriel, s’inscrit en faux contre une rumeur: «Je ne sais pas d’où vient cette idée de tournée d’adieu, mais ce n’est pas de nous… Nous prévoyons encore de nombreux concerts l’année prochaine.» Malgré tout, King Crimson revisite dans cette tournée son vieux répertoire plus qu’il ne l’a jamais fait, ce qui donne vraiment de beaux moments, comme on peut déjà l’entendre sur le disque Live at the Orpheum (DGM), sorti en janvier dernier.
Le bassiste et stickman Tony Levin s’est joint au groupe en 1981: «J’ai rencontré Robert le premier jour de l’enregistrement du premier disque solo de Peter Gabriel – une journée très chanceuse pour moi!» Il doit donc jouer aujourd’hui plusieurs pièces qu’il n’avait jamais jouées auparavant avec le groupe: «C’est un beau défi, explique-t-il. D’abord, les parties de basses originales ne sont pas faciles… alors il faut s’y mettre sérieusement, mais je veux aussi les personnaliser, et puis Robert nous invite vraiment à les aborder comme s’il s’agissait de nouvelles pièces.» Ce mois-ci, Tony Levin est en tournée avec son autre groupe, The Stick Men, entre deux virées avec King Crimson. «Même pour moi qui aime la tournée, j’avoue que c’est beaucoup, mais ça tient en forme!» Le bassiste, que l’on voit fréquemment prendre des photos depuis la scène, prépare aussi une exposition de son travail pour l’année prochaine.
King Crimson est reconnu pour sa capacité à offrir des concerts qui mêlent des moments d’improvisation complètement débridés à des morceaux très structurés et même des chansons extrêmement mélodieuses, et pour offrir ce mélange, le groupe se présente à nous cette fois-ci avec sept musiciens dont trois batteurs! Pat Mastelotto est déjà avec le groupe depuis 1994, Gavin Harrison (Porcupine Tree) est arrivé en 2007, et Bill Rieflin (Ministry) est le petit nouveau. Levin commente: «Je m’attendais à ce que ce soit un défi, mais en fait, c’est plus facile pour moi que pour eux! Ils doivent beaucoup répéter tous les trois, et ils forment une partie très importante de cette aventure musicale.» En concert, les trois batteurs sont sur le devant de la scène, ce qui donne un sacré effet! Aux cinq déjà nommés se joignent aussi le guitariste-chanteur Jakko Jakszyk et le saxophoniste Mel Collins, qui s’est engagé dans le groupe pour la première fois en 1970!
Bref, le roi n’est pas mort, vive le roi!
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Au Théâtre St-Denis (Montréal) les 16 et 17 novembre / Au Palais Montcalm (Québec) les 13 et 14 novembre à 20h / dgmlive.com
Ce sera pour moi le 24 nov je sera pret come une eponge Bien seche qui n’attend de se faire imbiber pour assouvir ca soife