Les Goules / Memories : Souvenirs d’une folle liberté

Le 31 mars 2005, Olivier Robillard-Laveaux écrivait dans le Voir : «Memories exprime toute la folie des Goules. Le groupe rock de Québec pond toujours des succès instantanés, mais il n’hésite plus à s’éloigner des formes établies en jouant fortement avec ses compositions. […] Les Goules proposent des textes absolument fabuleux aux images délirantes. Un disque extrêmement rassurant pour l’imaginaire collectif québécois qui dépérit sous le poids des reality-shows.»

Même s’il semble encore actuel, c’est bien pour souligner ses 10 ans que P572 sort en copies limitées Memories en vinyle. Pochette refaite, incluant des souvenirs comme les flyers des lancements (Sam Murdock, directeur artistique de P572, est un collectionneur et archiviste hallucinant) et un vinyle translucide seront produits à seulement 400 copies. C’est beaucoup moins que ce que le groupe pouvait attirer à Québec les dernières années.

Les hits étaient peut-être nombreux et instantanés sur Memories (Vendeur, Dynamite, Gontrand, Poussin), mais ils étaient surtout déjà connus lorsque l’album est finalement apparu sur les tablettes des disquaires (en 2005, on n’achetait pas encore en ligne). «Je pense qu’on a pris un an à le faire, ça été long à enregistrer, on les jouait tous en show, c’était déjà des vieilles tounes» rigole Keith Kouna, chanteur du quintette, au bout du fil.

À Québec, la sortie de Memories a déjà été un running gag. Il y avait la semaine des quatre jeudis et la sortie du deuxième album des Goules.

Même si le projet de leur deuxième album a trainé à l’époque, Kouna assure que le groupe avait dépassé le trip entre chums qui avait donné naissance au premier album. «On pratiquait plus souvent, on faisait plus de shows, on était plus sérieux, même si on était encore très très caves!»

Memories n’est pas seulement chronologiquement entre Les Goules et Les animaux, il prolonge la folie du premier album (Baleine, Turlutte) tout en présentant les premiers mouvements vers la pesanteur du troisième album (Pendaison, Prédateur, Mire). Surtout, Memories a permis au groupe de se propulser, de forger la légende et de mousser le culte entourant ce groupe de Québec.

En 2005, le lancement de Memories s’est fait au feu Kashmir, une ancienne salle d’une centaine de places du Vieux-Québec, pour finalement être invités un an plus tard par le Festival d’Été de Québec à faire l’Impérial, une salle de près de 1000 personnes.

Plein écran

À la fermeture du bar L’AgitéE, à Québec l’été dernier, Keith Kouna a soudainement invité les autres membres des Goules à le rejoindre sur scène le temps d’une chanson. La foule est devenue dingue! Les membres du groupe se font souvent demander quand ils vont ressortir un truc, ou faire des spectacles. «Les gens ne nous oublient pas, c’est agréable», admet Keith Kouna.

«Je peux gager que Sam Murdock sortira en 2017 Les animaux en vinyle, quand ça fera 10 ans», termine en riant Keith Kouna. Il y a de bonnes chances, en effet. D’ici là ou un peut-être retour sur scène officiel, le deuxième album des Goules, Memories, sort en vinyle en édition limitée.

Lancement: mercredi le 25 novembre en formule 5 à 7 au disquaire Le Knock-Out (832, rue St-Joseph Est)