Poirier à Igloofest: 10 sur 10!
Musique

Poirier à Igloofest: 10 sur 10!

Le DJ et beatmaker montréalais Poirier nous fera danser aux 10 ans d’Igloofest avec du nouveau matériel de son 10e album à venir.

«Quand ç’a a commencé, c’était assez différent et beaucoup moins gros que ce que c’est aujourd’hui. C’était le fun, c’était peut-être même la première fois que je jouais dehors en hiver et c’était aussi le cas pour bien des DJ étrangers alors que maintenant c’est un peu plus habituel, dit d’emblée Poirier. Igloofest a eu une belle évolution et je trouve que c’est un des événements montréalais les plus marquants au niveau musical. Ça frappe l’imaginaire, autant des Montréalais que des étrangers.»

«J’aime la vision qu’ils ont et la façon dont ils ont développé des choses à partir de zéro ou presque, dit-il à propos de la famille Igloofest/Piknic Electronik, lui qui a été invité plusieurs fois aux deux événements. Je les trouve toujours extrêmement motivés et toujours enthousiastes après tout ce temps. C’est rafraîchissant. Ils ont toujours des nouvelles idées et projets.»

Parlant de nouveaux projets, c’est cette même équipe qui, à l’été 2015, a proposé les trois soirées VHS avec musique, bouffe et art sous le viaduc Van Horne dans le quartier Rosemont-La-Petite-Patrie. Poirier y a participé en tant que DJ invité et a vécu un grand moment de nostalgie puisqu’il y a quelques années, il avait organisé avec Khiasma et Sixtoo des soirées électro sous ce même viaduc, événements que l’on appelait «bridge burners» et qui se voulaient rassembleurs pour les différentes communautés à Montréal.

«VHS reprend un peu cette formule, mais c’est amplifié avec les foodtrucks et de l’art mural. Le lieu qu’ils investissent est encore plus grand qu’à l’époque, leur périmètre est plus large. Quand j’ai joué, c’est sûr que ça me rappelait plein de bons souvenirs.»

photo par saty + pratha
photo par saty + pratha

Migration hivernale

Sur la scène Vidéotron Mobile le 30 janvier, Poirier nous offrira entre autres des éléments de sa soirée mensuelle «Qualité de luxe» ainsi que du matériel tout frais tiré de son prochain album à venir en février, Migration. Quoiqu’il avoue que Migration n’est pas entièrement un album pour la piste de danse, Poirier promet de jouer à Igloofest quelques-unes des pièces plus dansantes, comme le premier extrait de Migration, Jump (avec la collaboration Red Fox), titre qui sera disponible la veille de sa prestation.

Migration sortira sur le label londonien NICE UP! Records et comprendra 11 pièces: 7 avec des chanteurs invités et 4 autres instrumentales, dont une avec Machinedrum. «Jump, c’est vraiment une track pour le dancefloor. Red Fox est un vétéran de la scène dancehall. Il a eu beaucoup de succès dans les années 1990. C’est vraiment le «real deal» pour ce type de flow, d’énergie. Il vient de l’entourage de Shaggy et tout ça. C’est la scène jamaïcaine new-yorkaise. C’est le son que je recherchais et je voulais une énergie assez directe. Y’a d’autres tracks qui font moins appel à la danse. En général, c’est un album plus posé, qui s’écoute bien à la maison et en voiture.»

En 2013 et 2014, Ghislain Poirier a livré deux albums de son projet ambient Boundary. Les critiques et les publics ont beaucoup aimé. Comment Poirier résume-t-il l’épisode Boundary?

«Ce n’est pas un chapitre qui est terminé. C’est encore en train d’être écrit en parallèle. Ça m’a permis d’explorer plus la musique ambient et instrumentale. J’avais le goût de faire des choses qui progressaient plus lentement, qui étaient plus liées à la texture et aux ambiances. Ça m’a permis de revenir aux shows live avec un batteur et un claviériste. J’ai trouvé ça intéressant, très différent de l’expérience de moi en DJ, seul. Là, c’est un projet instrumental que j’ai défendu en live avec des musiciens. Ça demeure quand même un projet solo en terme de composition. Ça n’a pas le même type de but ni d’impact. L’impact est moins direct, c’est plus un disque que les gens apprivoisent lentement. J’ai encore plein d’autres brouillons pour continuer le projet. C’est sûr qu’il va y avoir éventuellement un 3e album.»

Boris sans Béatrice

En attendant ce futur album, on pourra entendre Boundary sur grand écran prochainement puisque le réalisateur québécois Denis Côté a choisi le projet de Poirier pour la musique de son film Boris sans Béatrice.

«J’ai fait la musique du film et en même temps y’a deux pièces de Boundary qui sont dans le film. Je trouve que le cinéma – que ce soit des films de fiction ou des documentaires -, c’est une belle place pour faire vivre la musique de Boundary. Ça m’encourage encore plus à continuer dans ce chemin-là. C’est un chemin qui est moins pop, moins percutant sur le coup, mais c’est un projet hautement stimulant créativement.»

Avec tous ces projets, on a l’impression que Poirier a à présent toute la liberté de faire ce qui lui plaît, de naviguer de projet en projet qui le branche. «C’est une liberté que je me donne moi-même, c’est un choix de suivre mes instincts et mes envies. Je suis drivé par la création et ça, ça demeure essentiel dans mon parcours. J’aime bien jouer en DJ, en live, mais si je ne créais pas de musique originale, je serais bien triste. La base pour moi est donc de créer de la musique originale et de dire en sons ce que j’ai le goût de partager. Je regarde l’album qui sort bientôt de Poirier et c’est déjà mon 10e. Je sens que c’est vraiment ça la colonne vertébrale de mon parcours, c’est la création. Après, y’a plein de façons de partager cette création-là quand c’est fait – en DJ ou live c’en est une et la musique de film c’en est une autre. J’essaie de me donner les moyens de mes ambitions et mon ambition première c’est de rester un créateur.»

Igloofest débute ce jeudi 14 janvier avec Bonobo et plus. Poirier y sera le 30 janvier avec Mr. Touré, entre autres.

Tous les détails sur les 12 soirées d’Igloofest ici: igloofest.ca