Medora / Les Arômes : Poésie et pop sale
Musique

Medora / Les Arômes : Poésie et pop sale

Après un premier EP remarqué localement, Medora y va d’une seconde offensive mélodique et teintée de « bromance ».

Ils sont deux à répondre aux questions, à assurer le rôle de leader, de porte-parole. Charles Côté, lui, se fait parolier et guitariste principal, mais c’est Vincent Dufour qui livre ces mots. Une dynamique créative exempte de pudeur, forcément empreinte d’une confiance extrême surtout avec le style d’écriture préconisé par la moitié châtaine du duo de feu. « Je ne veux pas être cinématographique, c’est pas du Karkwa non plus que j’écris. J’essaie d’être poétique, mais d’être plus direct, mois métaphorique en général. »

Enveloppé de réverbérations voluptueuses, le maxi Les arômes marque un certain remaniement au sein du groupe.  « On est passé d’un extrême à l’autre par rapport à Ressac, explique Vincent. Avec Simon Provencher [de feu Nimbes et bientôt La Fête] à la guitare, on jouait des trucs plus ténébreux et caverneux. Charles a un jeu de guitare plus rock et sec. » Chaise musicale oblige : c’est Aubert Gendron Marsolais, aussi actif sur la scène jazz, qui est venu remplacer Charles (oui encore lui) sur le tabouret du batteur. « C’est plus son goût pour le hip-hop [qui déteint sur nous], le fait qu’il soit un peu laid-back tout le temps.  C’est pas un style de drum qu’on entend beaucoup dans les bands d’habitude. » Un coup de baguette épuré, réduit à sa plus simple expression.

Complété par le bassiste Guillaume Gariépy, qui jouait dans le même projet hardcore que Charles et Vincent à 14 ans, Medora  mise sur des mélodies accrocheuses, des structures conventionnelles et presque radiophoniques, mais ponctuées par « des effets weirdos » pour se salir un peu. Une direction artistique assumée, cette vision, qu’ils ont notamment troqué le glockenspiel de la version acoustique de Nature pour un vibraphone. « C’est une décision qu’on a prise avec Jean-Étienne [Collin-Marcoux, ingénieur de son du Pantoum] pour, peut-être, aller prendre notre place sur le marché musical québécois. On le sait que nos compositions peuvent rappeler des groupes comme Karkwa et Malajube, mais ce n’est pas la place qu’on veut prendre nécessairement. »

Fondé en 2013, Old Medora (appellation originelle) tirait son nom du classique de Jack Kerouac. Charles, littéraire incontesté du groupe, nous raconte. « J’étais en train de lire On the Road à ce moment-là. J’ai ouvert le livre, mis mon doigt sur une page au hasard et c’était comme l’extrait des paroles d’une chanson western, je sais pas trop, vraiment une chanson roots Américaine. Ça disait « I’ll go to Old Medora. » On trouvait que ça sonnait bien et on a juste enlevé le « Old » quand le projet est devenu franco. »

Pleinement intégrés à la scène de moins en moins underground de Québec, et près de ses héros actuels, les membres du quatuor font aussi équipe avec Alex Martel (Mauves, Anatole) pour la mise en scène de leurs spectacles. Une proposition sans extravagance, ni costume ou décor élaboré, pensée pour « recréer l’énergie du local de pratique ».

 

Party d’écoute de l’album: mercredi 13 janvier en formule 5 à 7 (Pantoum)

Lancements : 17 janvier à Gatineau (Petit Chicago), 21 janvier à Québec (Le Cercle), 22 janvier à Chicoutimi (Bar à Pitons)

 

// Les arômes, en écoute exclusive via voir.ca jusqu’à sa sortie le 15 janvier 2016