Chilly Gonzales : Aller simple Cologne/Bonn – Montréal
Février 2016 marque le retour de Chilly Gonzales (né Jason Beck) au bercail, à Montréal, et après des années d’exil en Europe.
« C’est la ville où je suis tombé amoureux de la musique enfant et où j’ai fait mes études. C’est là que j’ai décidé d’être un homme de mon temps, en sortant de McGill. Je me suis dit que je voulais faire de la musique comme tout le monde et que je ne voulais pas vivre dans une tour d’ivoire même si ma formation académique m’a beaucoup appris. »
À mi-chemin entre arts mineurs et majeurs, passé et présent, Beck s’est façonné un personnage racé qui ne laisse personne indifférent. Un « musical genius » autoproclamé, une grande gueule qui lâche toujours des citations croustillantes en entrevue. Comme celle-ci, fort évocatrice, au sujet de « [son] band», le Kaiser Quartett de Hambourg. « J’ai enfin un groupe qui partage ma vision de la musique, c’est un quatuor à cordes avec qui je peux faire mes morceaux rap, électro, chantés et même ceux de Solo Piano. […] Le rap utilise les mêmes outils que la musique classique. Y’a des arpèges dans la musique électro, il y en a dans la musique baroque et il y en aura encore dans 300 ans. »
Chambers, son plus récent disque, est justement une carte postale de sa vie en Allemagne, au pays des grands compositeurs qu’il vénère depuis toujours comme des rock stars. Un séjour à Cologne qui s’achève et qui lui aura procuré la solitude et l’introspection dont il manquait à Paris, « ville de fantasmes », pour devenir un meilleur compositeur. « J’ai eu le temps d’apprendre à écrire pour des cordes, de prendre le train pour aller à Hambourg tester mes essais. Ça m’a permis d’être plus concentré sur la musique.»
L’anti-prof
Jouissant d’un « reach » considérable avec ces Pop Music Masterclass sur la chaîne Youtube de la radio allemande 1Live, genre de Bande à part germanique, Chilly Gonzales se fait pédagogue pour décrypter des mégasuccès comme ceux de Taylor Swift ou The Weeknd. Des cours accélérés qui fascinent même les non-musiciens. Une mission qu’il veut poursuivre au Québec. « Je veux inclure le plus de gens possible, partager mes connaissances. Je ne veux pas dire « enseigner », parce que je ne me vois pas vraiment comme un professeur et parce que j’ai un problème avec l’autorité. […] C’est cette partie de ma carrière qui m’intéresse le plus en ce moment, ça et évidemment de composer en plus d’être étudiant moi-même, d’apprendre à écrire pour d’autres instruments, d’améliorer mon jeu de piano, ma lecture des notes. »
Tout de suite après mon concert à Quebec City, le lendemain, je prends le train et je rentre chez moi à Montréal.
Son année sabbatique à Montréal, exempte de concerts et de promo, lui donnera l’occasion de perfectionner son art, mais aussi de jammer avec des amis comme Socalled, Tiga et Katie Moore. Sa famille musicale à laquelle Camille Poliquin et Laurence Lafond-Beaulne se sont récemment greffées en montant sur scène avec lui au Théâtre Outremont pour trois spectacles. « Daft Punk, c’était trop bien, mais j’ai seulement passé six heures en studio avec eux et après j’ai gagné un Grammy. C’est bien, mais bizarrement, je suis plus content d’avoir rencontré les filles de Milk & Bone, des cousines musicales pour moi. En vivant à Montréal, peut-être que je travaillerai encore avec elles et que ça deviendra une relation à long terme, comme celle que j’ai avec mes amis proches. […] J’imagine qu’il y a encore plus d’artistes super intéressants qui m’attendent à Montréal et je suis très ouvert! »
8 février à 20h à la Place des Arts (Montréal) * %
11 février à 20h au Théâtre Granada (Sherbrooke)
12 février à 20h au Palais Montcalm (Québec)
* avec le Kaiser Quartet de Hambourg
% première partie : Milk & Bone