20 ans de Francouvertes
Le concours musical Les Francouvertes célèbre sa 20e édition cette année. Discussions autour de la relève avec un rockeur éternellement inspiré et un ancien gagnant.
«Un concours reste une étape quasi essentielle dans une vie d’artiste créateur», disait Louis-Jean Cormier en 2013 alors qu’il était porte-parole du concours-vitrine Les Francouvertes. Son groupe Karkwa avait atteint la finale en 2002. Sans toutefois remporter la septième édition, le quintette rock s’est relevé les manches et est devenu le groupe influent qu’on connaît. Même chose pour Les Cowboys fringants, arrivés derrière un trio rap encore peu connu, Loco Locass, en 2000.
Porte-parole à l’occasion de la 20e édition des Francouvertes, le musicien Vincent Peake (GrimsKunk) est – sauf erreur – le plus ancien collaborateur de l’événement. Depuis 17 ans, il fait partie des comités de sélection des participants ou agit à titre de juge. L’ancien leader de Groovy Aardvark, qui dit participer bénévolement depuis tout ce temps par pur intérêt pour la musique de la francophonie, s’est remémoré les débuts du concours.
«Ça se passait au Zest à côté du Marché Bonsecours, sur la rue Bennett. On a vu passer des bands qui sont devenus des références au Québec. C’était vraiment tripant d’être dans les premiers à les voir évoluer et aiguiser leur art.»
Pour Philippe Brach, gagnant de la 18e édition en 2014, l’événement a été son «bout du tunnel», lui qui avait participé à de nombreux autres concours avant de clore sa «run» avec Les Francouvertes. Il a d’ailleurs profité du momentum autour du concours pour lancer son premier album.
«L’important, en participant, c’est que tu te connaisses toi-même parce que si t’es un peu déboussolé, tu vas te faire brasser de tous bords tous côtés. Je dis aux jeunes qui m’écrivent: "Go man! Pitche-toi!" Il faut juste tu saches où tu t’en vas et que tu fasses preuve d’ouverture.»
Vincent Peake considère que l’un des atouts du concours est que les artistes reçoivent les commentaires – évidemment pas toujours gentils – laissés par le public et les juges. «Souvent, un groupe est entouré de sa famille et ses amis. Tout le monde les trouve incroyablement bons. Personne ose dise les vraies affaires. Ce concours-là va te remettre tes points faibles à ta place assez rapidement. Souvent, les jeunes sont très collés sur leurs influences. C’est normal à 21-22 ans que tu te cherches encore. Alors c’est à nous de leur dire: "Lâche ce que t’écoutes en ce moment et, avec le temps, tu finiras par trouver ta voix.» Philippe Brach s’est d’ailleurs souvent fait dire qu’il ressemblait trop à Dédé Fortin avant d’être sélectionné.
On laisse le mot de la fin au fidèle Vincent Peake qui, après toutes ces années, est encore fortement inspiré par ce qu’il voit et entend aux Francouvertes. «Je trouve ça fascinant de voir qu’il y a encore des artistes qui réussissent à nous surprendre avec des sonorités nouvelles, des compositions originales, malgré les millions de tounes qui ont été faites. Quand je reviens des prestations, ça me donne le goût de m’asseoir et de faire pareil.»
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Début de la 20e édition des Francouvertes le 15 février au Lion d’Or: francouvertes.com
Philippe Brach en concert le 5 mars au Fairmount à Montréal et le 21 avril au Cercle à Québec. Pour plus de dates: philippebrach.com