Alexandre Désilets orchestral: Le partage et l'expérience
Musique

Alexandre Désilets orchestral: Le partage et l’expérience

Le chanteur québécois est présentement en train de confectionner son plus gros projet à vie, l’album orchestral Windigo regroupant des pièces réarrangées de ses trois albums. 

Ambitieux, l’interprète a réalisé toute l’ampleur de son projet devant l’orchestre de 16 musiciens lundi soir, alors que son entourage et quelques journalistes étaient invités à assister à la première répétition de groupe au Studio 12 de Radio-Canada.

«On est dans le bain depuis un bout, mais je l’ai vraiment senti lundi, nous dit-il en entrevue. Tu peux pas comprendre comment ça va sonner et le contexte réel tant que t’es pas sur place. D’avoir ces 16 musiciens-là avec moi et de voir les gens de l’équipe technique et les gens filmer et prendre des photos, tu te rends compte: «Ok, c’est un gros projet».»

Les deux jours de répétitions (les 1 et 2 mars) seront suivis de trois jours d’enregistrement avec tout le groupe (qui inclut le batteur Robbie Kuster et le guitariste Olivier Langevin), l’arrangeur François Richard, le chef d’orchestre Benoit Groulx et l’ingénieur Rob Heaney, une sommité, selon Alexandre Désilets.

«On se pince un peu. Ce genre d’occasion-là ne se présente pas si souvent de nos jours pour des contraintes budgétaires, précise le chanteur. Ce sont des situations rêvées de faire ça dans la forme de l’art avec un bon technicien et un bon micro, comme ça se faisait dans le temps.»

Diffusion

Le public pourra également prendre part à l’expérience ce jeudi 3 mars de 14h à 15h, alors que l’enregistrement sera présenté sur le web en direct sur la plateforme Livetoune. Si le chanteur crois que «l’industrie télévisuelle a highjacké l’industrie du disque», constatant que des artistes peuvent se retrouver au sommet des ventes avec une simple apparition à La Voix, par exemple, il souhaite, avec l’enregistrement en direct, que les auditeurs comprennent le métier de chanteur tel qu’Alexandre l’a appris: on arrive à nos fins avec expérience et acharnement.

«Les gens avec qui on s’est entourés, c’est tous des gens qui ont énormément d’expérience et de vécu. C’est un peu pour montrer aux gens: «regardez ce qu’on fait, ça ne s’improvise pas. C’est des années de métier qui nous permettent d’en arriver là». On n’est pas là pour bien paraître, on est là pour faire un bon album.»

L’archétype Windigo

Ce prochain album d’Alexandre Désilets, son quatrième, sortira cet été et aura pour titre Windigo. Il nous raconte sa genèse avec passion: «Mes trois derniers disques sont pour moi une trilogie. J’ai exploré trois univers et y’avait toujours plusieurs thèmes récurrents mais une constante c’était l’opposition, une polarité; par exemple: le ciel et la terre, le jour et la nuit, le bien et le mal, la ville et la nature. J’avais besoin d’une histoire qui allait me donner un fil conducteur. J’ai choisi un personnage archétype qui est le Windigo. Je modernise l’histoire, je me l’approprie et je la rends plus contemporaine. Si on regarde un autre exemple, le Titanic, c’est bien plus qu’un simple bateau qui a coulé, c’est devenu un symbole de l’ère industrielle prétentieuse qui se trouvait insubmersible. La nature lui a donné une leçon. Le Windigo c’est un peu ce genre de récit archétype-là qui représente l’arrogance de l’homme et comment l’être humain face à la nature peut devenir très vampirique. Je suis pas là pour raconter l’histoire du Windigo, mais c’est un thème qui va lier les chansons.»

Finalement, l’exercice de revisiter ses pièces lui a-t-il permis de redécouvrir son matériel sous un nouveau jour, de révéler de nouvelles émotions?

«Ça m’a permis de revenir à l’essence de base. Plus souvent qu’autrement, le premier jet est le bon. Quand tu te mets à travailler avec un réalisateur, tu veux son apport et à travers son interprétation, il ou elle va amener les chansons ailleurs. François Richard m’a dit: «Envoie-moi les maquettes de départ de tes albums». C’était déjà très riche. Ça m’a foutu une nostalgie et je me suis rendu compte que c’est bon de me faire confiance. Dans les premiers jets d’inspiration, y’avait beaucoup de substance. Francois a enjolivé sans trop sans dénaturer avec le but premier de laisser plus de place à la voix et aux textes.»

À suivre dans les prochains mois!

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alexandredesilets.com

 

Enregistrement en direct le 3 mars à 14h: livestream.com/livetoune/events/4865604