Violent Femmes : Où sont les Femmes?
Musique

Violent Femmes : Où sont les Femmes?

Les Violent Femmes peuvent tout faire, même un nouvel album!

On les croyait trop pris avec leurs querelles internes et poursuites à gogo pour qu’un jour les Violent Femmes mettent leurs différends de côté et reviennent ensemble. Les couteaux volaient bas à une certaine époque entre le chanteur et principal compositeur Gordon Gano et le bassiste Brian Ritchie. Puis, contre toute attente, la mythique formation de Milwaukee s’est retrouvée sur scène pour l’édition de Coachella 2013. Bien que la chicane a repris de plus belle et que le batteur originel Victor DeLorenzo a quitté la formation en claquant la porte pour être remplacé par Brian Viglione (NIN, Dresden Dolls) – qui est lui aussi maintenant remplacé par John Sparrow -, le trio a persévéré, multipliant les tournées et y allant même d’un EP de quatre titres, Happy New Year, en avril 2015. Cela faisait depuis le Freak Magnet de 2000 que le groupe n’avait pas enregistré ensemble outre un morceau en 2008. Pour faire suite à ce signe positif de réconciliation, Gano, Ritchie et Viglione se sont finalement attaqués à la création d’un album complet. We Can Do Anything est le fruit de ce labeur. Pour mener à bien ce projet, le groupe a fait appel aux services de Kevin Hearn des Barenaked Ladies, qui en plus de signer la pochette participe aux choeurs et pousse quelques notes de guitares, d’accordéon et de clavier. Sam Hollander, Dave Katz et Kevin Griffin (Better Than Ezra) figurent aussi sur la liste des collaborateurs, de même que la sœur de Gordon Gano, Cynthia Gayneau, responsable de la chanson What You Really Mean.

Bang bang bang

We Can Do Anything n’est pas un album qui s’éternise, en dix chansons et une trentaine de minutes, l’affaire est bouclée. «On écrit de nouveaux morceaux et on pige dans les anciens; c’est le processus qu’on a employé pour pas mal tous nos disques», détaille Brian Ritchie à propos de la genèse du nouvel album. «On a dû passer au travers d’une centaine de vieux morceaux pour We Can Do Anything. Big Car et I Could Be Anything, par exemple, datent d’il y a une vingtaine d’années. Pourquoi on fait ça? Disons qu’on n’a pas toujours toutes les chansons qu’il faut pour que l’album sur lequel on travaille soit cohérent, donc on réécoute des trucs qu’on a faits par le passé afin de trouver des morceaux qui pourraient correspondre avec l’esprit et le style du disque sur lequel on planche, pour créer une sorte de cohérence. On cherche a faire des disques comme on les faisait durant les années 1960. Les Kinks, les Stones et plusieurs autres faisaient paraître un album de dix ou douze chansons, pas de remplissage. On en a enregistré quatorze, on en a gardé dix. C’est bang bang bang, un morceau après l’autre!».

Enregistré dans différents lieux alors que le groupe était en tournée l’année dernière, le 9e album studio du trio folk-punk nous ramène au son cru et à l’urgence du célèbre premier album, bien que les Femmes ne s’en soient jamais vraiment éloignés. «On a tout capté en direct dans le studio, comme dans un concert. C’est beaucoup plus excitant ainsi et surtout le son est plus dynamique, l’énergie est palpable», insiste le bassiste, rejoint alors qu’il était de passage à New York avec le Australian Chamber Orchestra.

Femmes d’aujourd’hui

Avec plus de 35 années au compteur, les Violent Femmes ont eu le temps de faire le tour de la question. Les choses changent, les goûts évoluent… Le Violent Femmes d’hier est-il le même qu’aujourd’hui? «Sans vouloir paraître complaisant, je dirais que la bonne chose avec Violent Femmes est que ça ne change pas. La plupart des gens pensent que notre premier album a défini notre son et c’est un peu frustrant je trouve, car les chansons qui forment notre deuxième disque (Hallowed Ground) sont bien différentes (plus country) de celles du premier. Pourtant, elles ont été composées à la même époque!», souligne celui qui, depuis bientôt dix ans, a quitté le tumulte de New York pour les cieux plus cléments de l’Australie. «Nous avons toujours été très diversifiés dans nos goûts et influences depuis nos débuts et ça se retrouve dans notre son. Je crois que c’est cela que l’on a su garder avec le temps et qui fait que les Violent Femmes demeureront toujours les Violent Femmes, peu importe les époques. On est encore capables de faire la musique que l’on faisait à nos débuts et Gordon chante encore à propos des mêmes trucs débiles», blague Ritchie. «Je pense qu’on évolue, mais j’espère qu’on n’est pas plus matures. Le rock’n roll n’est-il pas une forme d’art immature?»

//

L’album We Can Do Anything est disponible le 4 mars.

vfemmes.com