Ne Obliviscaris: Aller de l’avant
En 2014, Ne Obliviscaris a mené une campagne de sociofinancement pour effectuer sa première tournée internationale. Maintenant qu’elle tire à sa fin, le groupe australien est prêt à relever un nouveau défi: vivre de sa musique.
Le groupe originaire de Melbourne fondé en 2003 a capté l’attention des fans et de la critique grâce à ses premiers disques, Portal Of I (2012) et Citadel (2014), qui proposent un mélange de death-black-thrash-progressif-jazz aussi complexe qu’accrocheur. Comme la plupart des groupes, Ne Obliviscaris a consacré ses premières années d’existence à se faire connaître tout en jonglant avec des emplois à temps plein, la création musicale et les tournées australiennes. Puis en 2014, quelques mois après la sortie de Citadel, les six musiciens ont réalisé que malgré leur succès, ils ne parviendraient pas à vivre de leur musique ni à faire de tournées internationales parce que de nos jours, les revenus générés par les ventes d’albums et les tournées ne permettent plus à un groupe de s’autofinancer.
Après la sortie de Citadel, Ne Obliviscaris a donc lancé une campagne de sociofinancement pour faire sa première tournée internationale et son succès a dépassé toutes leurs attentes en générant près de 85 000 dollars canadiens. Dans quelques jours, cette tournée sera terminée et le guitariste Matt Klavins se dit extrêmement heureux de la visite du groupe aux États-Unis et au Canada: «On se doutait que les choses se passeraient bien, mais on ne pouvait pas savoir jusqu’à quel point. Par exemple, on ne s’attendait pas à ce qu’autant de gens se déplacent pour assister aux quatre concerts organisés en catastrophe au début de la tournée», raconte le guitariste dans une entrevue réalisée par courriel. Les quatre concerts en question ont été organisés à 18 heures d’avis à cause de problèmes de visas rencontrés par Cradle Of Filth, la tête d’affiche de la virée nord-américaine.
Parmi les points forts de la tournée, Matt mentionne qu’il a été épaté par le grand nombre de «circle pits» générés par les fans: «Il y en a définitivement plus ici qu’en Europe, en Asie ou en Australie», écrit-il.
Au cours des derniers mois, Ne Obliviscaris n’a pas consacré beaucoup de temps à la composition de nouvelles chansons, mais c’est sur le point de changer: «On va dédier les prochaines semaines à l’écriture et je ne pense pas qu’on va avoir de la misère à trouver des idées. Benji (Benjamin Baret, guitariste) et moi on a eu quelques idées de riffs pendant la tournée et j’ai très hâte de les jouer durant les répétitions pour que le reste du groupe se les approprie en y ajoutant ses influences».
Pour pouvoir se concentrer sur leur travail de musiciens et faire en sorte que leur première tournée internationale ne soit pas la dernière, les membres de Ne Obliviscaris ont lancé il y a quelques jours une campagne de financement à long terme par le biais de la plate-forme Patreon (patreon.com/neobliviscaris). La formation entreprend cette expérience en espérant qu’elle ouvre la voie à un nouveau modèle de financement pour les artistes qui ne parviennent plus à vivre de leur musique et ce même s’ils ont du succès: «On est rendu au stade «tout ou rien» de notre carrière, un stade que bien des groupes atteignent pour ensuite se séparer à cause de la pression financière. Tout ce qu’on veut, c’est récolter assez d’argent pour subvenir à nos besoins et économiser ce qu’il faut pour reprendre la route.»
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