Entrevue: Arthur H présente son Cauchemar merveilleux dans la Satosphère
Musique

Entrevue: Arthur H présente son Cauchemar merveilleux dans la Satosphère

Arthur H et ses complices Léonore Mercier et Maxence Mercier présentent jusqu’au 13 mai l’expérience immersive Le Cauchemar merveilleux dans le dôme sphérique de la Société des arts technologiques.

Les trois artistes ont dévoilé la nouvelle mouture de ce spectacle cette semaine en personne à la SAT et quoique la suite des représentations se fera sans leur présence physique, Cauchemar merveilleux nous permet d’entrer complètement dans leur monde immersif: la poésie d’Arthur H, les créations sonores de Léonore Mercier et les images sur écran 360 degrés de Maxence Mercier.

Le point de départ de Cauchemar merveilleux a été la sortie du livre de poème du même nom signé Arthur H (sorti au Québec en mai 2015). Puis, le spectacle basé sur ces contes contemporains. «C’est tout simplement des histoires d’aujourd’hui c’est-à-dire chaotiques, sexuelles, parfois belles et aussi drôles», dit le parolier.

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photo Bruno Colpron

Lors de notre passage à la SAT, nous savons assisté à la mise en place de l’un des tableaux de Cauchemar merveilleux où la poésie faisait écho au super-héros Batman alors que les visuels étaient ceux de tours jumelles s’élevant tranquillement sous nos yeux. «On se rend jamais compte qu’on vit une époque mythologique. On pourrait s’en rendre compte si on pouvait vivre 2000 ans plus tard, mais notre époque est dantesque, elle est fabriquée de toutes sortes de tremblements de terre et de choses qui s’effondrent, qui disparaissent, commente Arthur H. Et il faut célébrer ça aussi. Je pense que le travail des artistes et de tout le monde est de transformer les forces de mort en forces de vie. Tout de suite après le 11 septembre 2001, on n’aurait peut-être pas pu écrire de poèmes mais maintenant, 15 ans plus tard, on le faire et transformer tout ça en une épopée mythologique, scientifique, humaine, dramatique, comique.»

«Les images sont pensées de façon très douce, il se passe peu de choses, c’est lancinant, ça évolue très lentement et y’a des moments où – paf! – y’a quelque chose qui va choquer. Y’a des images très lentes et des images fortes, au gré des récits», explique Léonore Mercier, qui travaille côte à côte avec son frère Maxence sur Cauchemar merveilleux. Léonore Mercier est plasticienne et a étudié en parallèle la musique électroacoustique et le piano avant de s’aventurer dans le monde du cinéma. «J’évolue vraiment autour de ces mondes: le cinéma, la musique, le son et l’art plastique. Mon travail est de créer des liens entre ces trois univers.»

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photo Bruno Colpron

La création parisienne originale Le Cauchemar merveilleux devait avoir sa première le soir des attentats du 13 novembre. «On était dans notre bulle en train d’essayer de monter un spectacle qui ne pouvait pas être joué», se remémore Arthur H. L’équipe a finalement présenté les spectacles en janvier dernier à Paris, dans le dôme métallique du Synesthesium, qui permet une immersion 3D. À Montréal, quelques semaines plus tard, le spectacle est présenté dans un plus grand dôme, avec écran 360 degrés. Arthur H dit qu’il est tombé en amour avec la SAT et vit un rêve d’y présenter sa création.

«À Paris, on a construit une moyenne soucoupe volante mais qui n’a pas d’écran donc on ne peut pas projeter quelque chose dessus. Ici, c’est une énorme soucoupe volante avec un écran donc ça nous oblige à faire une vraie création vidéo. Ça nous oblige aussi à nous trahir en fait parce qu’au début, on s’était dit: «on vit dans la dictature de l’oeil, du visuel et on ne produire que des images sonores poétiques et les gens fabriqueront eux-mêmes leurs propres images visuelles». Ici, on produit des images visuelles qui feront l’amour aux images sonores.»

Léonore Mercier souhaite que sa création ouvre l’esprit des spectateurs au-delà de ce qu’ils auront sous les yeux. «Y’a tellement de choses qui se passent dans le son qu’il ne faut pas créer trop d’images parce que l’intérêt initial était que le spectateur se fasse ses propres images. Sur le dôme tu vois des images, mais si en plus tu peux en imaginer d’autres dans ta tête, c’est bien!»

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Le Cauchemar merveilleux

Dans la Satosphère jusqu’au 13 mai.

Infos et billets: sat.qc.ca