Plants and Animals: le flow en continu
Musique

Plants and Animals: le flow en continu

Qui est Plants and Animals? Pour son quatrième album, le groupe rock montréalais a pris le temps de bien se comprendre et a trouvé sa recette gagnante.

Plants and Animals a ressenti le besoin d’appuyer sur le bouton «reset» pour son nouvel album, Waltzed In From the Rumbling. Après avoir suivi un rythme relativement régulier de création et de tournées pour ces trois premiers albums (Parc Avenue (2008), La La Land (2010), The End of That (2012)), les musiciens du groupe ne voulaient pas s’imposer de date limite pour la livraison de son quatrième disque. Exit la pression en studio.

«Au début du processus, on avait plus une volonté de liberté, de faire toutes les idées qu’on voulait, d’expérimenter sans se mettre de barrière», explique le guitariste Nicolas Basque. «À un moment donné, on avait une vingtaine de tounes et on essayé de les finir mais dans tout ça, y’avait des nouvelles idées qui arrivaient, ajoute le chanteur et guitariste Warren Spicer. Ç’a a donc pris du temps pour qu’on termine les chansons telles qu’on les voulait. On a essayé d’éviter les vraies deadlines mais il fallait arrêter à un moment donné parce qu’on n’aurait jamais arrêté!» «Dans le passé, on a eu des problèmes parce qu’on n’avait pas assez de temps, mais cette fois-ci, on était rendus à un point où on avait trop de temps!», rigole le batteur Matthew Woodley.

En discutant, on comprend que Waltzed in From the Rambling est un peu un retour en arrière vers le même type de liberté de création que le premier album de Plants and Animals, Parc Avenue, mais que le groupe a gagné en maturité sur les albums numéro 2 et 3.

Nicolas: «Quand on a commencé ce disque-ci, on recherchait ce même feeling du premier disque. Dans la façon d’approcher la musique, ces deux disques se ressemblent. Notre langage s’est élargi, mais y’avait pas de limites, tout était possible et rien n’était étanche. Parc Avenue a ouvert le chemin pour ce rendre à un truc comme Waltzed in From the Rambling

Matthew: «Le temps qu’on a pris pour cet album-ci nous a permis d’approcher l’album avec la même joie de vivre que Parc Avenue mais avec plus d’expérience de vie et d’expérience musicale.»

Warren: «Dès qu’on a fini Waltzed, j’ai vu que c’était un peu comme la suite de Parc Avenue huit ans plus tard. On a fait d’autres albums qui n’avaient rien à voir avec Parc Avenue du tout. Ça ne veut pas dire qu’on essayait de refaire Parc Avenue mais l’esprit musical est similaire.»

Si le rythme du dernier effort The End of That ne divaguait pas trop pas de sa ligne directrice, Plants and Animals revient ici à l’aventure, multipliant les idées et s’évadant dans toutes sortes de directions – parfois dans une même chanson comme sur la magnifique Je voulais te dire qui débute doucement au piano avant de devenir un duel de guitares.

«On voulait avoir des idées qui changent comme ça et soudainement t’es dans un autre monde. C’est un peu dans le style de J Dilla ou Jesus Christ Superstar, des trucs comme ça», dit Warren avant que Matthew ajoute: «C’est pas une chanson, puis une autre chanson, puis une autre chanson, c’est plutôt un album en mouvements, comme des arches.»

Nicolas ajoute: «Je pense qu’on a toujours fait des shows ou des pièces où c’est comme des montagnes ou des vallées. Sur les deux derniers disques on a résisté à ça un peu en se demandant si en show ça allait pas être trop «up and down» tout le long. Mais finalement je pense que c’est caractéristique de nous et c’est une de nos forces de pouvoir grimper comme ça. C’est le fun à jouer aussi: des moments d’accalmie et soudainement tu grooves et les gens peuvent danser. Après tu redescends…»

«Des fois, avec ce genre de technique, la musique est prog-rock et plus complexe, mais pour nous c’est plus dans le feeling que ça évolue – le début peut être orchestral et après – boom! – tu es dans du rock et après plus groovy-soul. C’est jamais parce qu’on veut te montrer qu’on peut faire des trucs complexes, c’est plus que parce que ça marche pour nous et que c’est bon pour la chanson», précise Warren.

Les trois musiciens ont eu besoin de se demander «C’est quoi, Plants and Animals?» et «Que veut-on offrir à nos fans?» pour ce quatrième album, un processus de création très introspectif. Au final, c’est dans la liberté qu’ils se sont donnée qu’ils ont trouvé leur vraie identité.

«J’ai l’impression qu’on a découvert une façon de travailler et qu’on est en paix avec ça, dit Nicolas. Je pense qu’on va continuer dans ce sens-là, qu’être en studio fasse partie de notre vie et que ce ne soit pas nécessairement des étapes entre les tournées. Si la semaine prochaine on a des idées, on peut aller en studio même si ce disque-là est terminé. C’est un flow continu de créativité.»

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Waltzed in From the Rambling (Secret City Records)

Disponible le 29 avril

Rentrée montréalaise le 15 octobre 2017 au Théâtre Corona

plantsandanimals.ca