Courtney Barnett: la grande séduction
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Courtney Barnett: la grande séduction

La rockeuse australienne Courtney Barnett revient à Montréal après une année faste. 

«Courtney Barnett conquiert SNL (et l’Amérique)», titrait le média en ligne Consequence of Sound dimanche, quelques heures après l’énergique prestation de l’Australienne à l’émission américaine Saturday Night Live. Quoique les médias culturels américains étaient déjà tombés sous le charme de la chanteuse et guitariste l’année dernière, le grand public vient sans doute d’en faire la connaissance avec cette vitrine énorme qu’est SNL (Drake y était la semaine précédente, par exemple). Si son merveilleux album Sometimes I Sit and Think and Sometimes I Just Sit sorti en 2015 ne l’avait pas déjà élevée au rang de nouvelle reine de l’indie-rock, c’est maintenant assurément chose faite.

>Malgré le succès et l’attention autour d’elle, Courtney Barnett reste une fille franchement terre à terre. Après tout, autant dans ses textes que dans sa livraison que dans son jeu de guitare ou dans son habillement, c’est la nonchalance qui est complètement séduisante chez elle. Chose certaine, ce n’est pas le genre de chanteuse montante qu’on verra discuter de sa garde-robe dans les magazines. Quand on devient une «it girl», doit-on dire non à ce genre des propositions du genre afin de se concentrer sur l’essentiel: la musique? «C’est bien d’être en demande quand même, mais, oui, on doit dire non à plein de choses incluant des trucs autour de la musique! Toutefois, je pense que c’est assez clair que je ne suis pas le genre de personne qui ferait des shooting photo de mode ou quoi. J’aime porter mes propres vêtements, tsé!»

Courtney Barnett a bâti sa carrière assez humblement et tranquillement en Australie, s’assurant de jouer dans les bars les week-ends pendant quelques années. Ultimement, c’est devenu assez évident qu’il fallait qu’elle exporte son talent pour pouvoir vivre de sa musique. Lorsqu’on discute de l’industrie de la musique dans son pays natal, on lui demande si un artiste peut faire, par exemple, des tournées d’un mois en Australie.

«Pas du tout! C’est très difficile de joindre les deux bouts en tant que musicien sur la route en Australie. C’est pas du tout comme au Canada ou aux États-Unis ou en Europe. Tu pourrais jouer chaque soir dans un établissement en Australie mais il y aurait probablement que cinq personnes aux concerts! On n’a seulement que quelques grandes salles de spectacle. Il faut aller à l’étranger pour s’essayer ailleurs. J’adore faire des tournées en Australie mais ça peut être si difficile de trouver son auditoire.»

Et pour maintenir une carrière florissante comme la sienne, est-ce difficile de devoir voyager autant? «Je faisais mes petites tournées à la maison et quand on a commencé à tourner à l’international, j’ai réalisé que les possibilités étaient sans fin. Tu pourrais continuer à faire des tournées dans chaque ville de chaque pays et être en tournée chaque jour de l’année! Mais finalement j’ai trouvé le bon équilibre entre la tournée et le repos, être à la maison et être à l’étranger, tout en gardant une bonne santé mentale et la forme!»

Il y a deux ans, en avril 2014, Courtney Barnett participait au plus important festival musical en Amérique du Nord, Coachella, alors que son premier simple, Avant Gardener, était sur toutes les lèvres. Après quelques années à faire de petites tournées dans son Australie natale, sa carrière allait être lancée à l’international. Puis, la rockeuse sortait en 2015 la bombe qui allait faire exploser sa carrière: Sometimes I Sit and Think and Sometimes I Just Sit, un disque rock génial, accrocheur, sur lequel brille la plume anecdotique de la jeune australienne. En entrevue avec nous, la chanteuse s’est remémoré son retour triomphal à Coachella en avril dernier, cette fois-ci devant une masse compacte de spectateurs.

«C’était super encore cette année. La première fois qu’on y avait joué, c’était notre premier festival et notre premier gros show international donc c’était très stressant. Deux ans plus tard, c’était aussi stressant, mais j’étais un peu plus à l’aise ce qui m’a permis d’apprécier Coachella davantage. Avec mes deux musiciens, on est allé voir plein de shows et on a passé du temps avec des groupes qu’on a rencontrés sur la route et qui étaient aussi à Coachella.»

Et question de ne pas perdre son élan, Courtney Barnett travaille sur son deuxième album présentement. «J’écris tout le temps alors y’a de nouvelles chansons depuis la fin du dernier album. Je dois avouer que je me suis concentrée davantage sur le prochain album ces derniers temps. Je veux vraiment entrer en studio prochainement. Mais je me laisse le temps de voir ce qui sort de moi et quelle direction prend le matériel.»

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En concert au Métropolis de Montréal le 29 mai

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