De tout pour tous au Suoni
Musique

De tout pour tous au Suoni

Du 2 au 19 juin, la 16e édition du Suoni per il Popolo présente plus de 70 activités dans une dizaine de lieux. Coup d’œil.

Durant le mois de juin à Montréal, le Suoni per il Popolo (des sons pour le peuple) déploie ses multiples partenariats sur de nombreuses scènes, depuis le Gesù dans le bas de la ville, jusqu’à la Casa del Popolo, bien sûr, dans le Mile End. Si le Suoni présente une programmation aussi impressionnante, c’est que ses organisateurs savent tirer leur épingle du jeu dans les méandres des sources de financement disponibles. Peter Burton, directeur général de la Société des arts libres et actuels, qui chapeaute le festival, explique: «Il y a de nombreux types de programmes qui existent et nous développons des projets qui nous intéressent tout en répondant aussi aux critères de ces programmes. Par exemple, nous faisons une demande d’aide à Factor (Foundation assisting Canadian talent on recordings), qui offre des subventions pour les artistes qui parlent une langue officielle et qui sont en situation minoritaire. À Montréal, ce sont les anglophones… Nous avons utilisé cette aide pour monter la série Montreal Transmissions, qui met en lumière le travail des artistes transgenres. C’est une communauté qui a été la cible de beaucoup de discrimination et qui compte de nombreux artistes de très haut niveau.»

Parmi les différentes séries qui composent le Suoni, il y en a aussi une consacrée aux artistes des Premières nations. «C’est une autre de nos séries en développement, explique Burton. Nous avons tous entendu parler des problèmes que vivent les Premières nations, à travers un mouvement comme Idle No More par exemple, et nous croyons que le Suoni est un endroit très approprié pour établir un dialogue entre nous tous. Certains de ces artistes, comme Willie Thrasher et Willy Mitchell, ont eu du succès dans les années 1960 et vivent une véritable renaissance actuellement.»

La programmation du Suoni contient aussi bien sûr une bonne part de jazz d’avant-garde et de rock déjanté, mais aussi de musique contemporaine, comme le montre bien la série de trois concerts Arbor Vitae, organisée par le Quatuor Bozzini, qui rend hommage avec de nombreux collaborateurs au compositeur américain James Tenney, décédé il y a 10 ans. L’un de ces concerts aura lieu au Gesù, et il y a aussi des concerts au Conservatoire de musique de Montréal (Myra Melford en duo avec François Bourassa, par exemple) et aussi au Théâtre Fairmount, où se produira le groupe Sunn O))). Peter Burton ajoute: «On collabore aussi avec la société de concerts Codes d’accès, qui célèbre son 30e anniversaire et qui présente une soirée Tentacules, avec sept performances allant de l’électroacoustique à la musique instrumentale en passant par le vidéo; ils ont vraiment un public fidèle et ils organisent de super soirées!»

Certains concerts risquent d’être très courus, comme le confirme le directeur général: «Pour le ciné-concert qui présente le film The Holy Mountain d’Alejandro Jodorowsky avec la musique de Will Eizlini, on a déjà eu plus de 3000 mentions «j’aime» sur Facebook… C’est pas mal plus de monde que ce que l’on pourra faire entrer dans la Sala Rossa!

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À surveiller:

Le trompettiste Wadada Leo Smith et son Golden Quartet présentent une sélection des Ten Freedom Summers, l’hommage de Smith au mouvement d’émancipation des Afro-Américains. (2 juin, Sala Rossa)

Il a quitté The Ex il y a plus de 10 ans, mais Luc Ex a toujours le feu au bon endroit et le jazz qu’il propose avec son quartet, Luc Ex’ Assemblée, est à l’avenant! (18 juin, Sala Rossa)

Le super-trio The Thing se joindra au légendaire guitariste James Blood Ulmer pour un jam qui promet! (19 juin, Sala Rossa)

Il y a aussi une longue liste d’artistes locaux, bien entendu, et de très nombreuses découvertes à faire. Allez-y voir!

suoniperilpopolo.org