Helena Deland: C'était écrit dans le ciel
Musique

Helena Deland: C’était écrit dans le ciel

Secrète et pudique, Helena Deland a laissé passer les années avant de sortir les chansons qu’elle cachait dans ses carnets. Des textes qui voient enfin la lumière du jour.

On l’a entendue avec P.A.P.A. et Men I Trust, mais c’est au rayon folk que l’auteure-compositrice-interprète est chez elle, le plus à l’aise, à sa place. Sa voix douce reste inchangée, mais sa guitare classique remplace les synthés des producteurs électro lorsque vient le temps de créer en solo. D’être maître de son propre truc.

Helena Deland habite Montréal depuis des années, mais c’est sur la Rive-Sud de Québec et à l’adolescence qu’elle fera ses premiers pas comme interprète dans une chapelle reconvertie en auditorium, un soir d’hiver (ou était-ce le printemps ?) au Juvénat Notre-Dame. Une petite école encore dirigée par des frères sur une presqu’île longeant le fleuve, à St-Romuald. La chanson choisie pour son numéro à Secondaire en spectacle? Serre-moi de Tryo. « C’était, genre, clairement initiatique. […] Je crois que je n’assumais pas ce que je faisais à l’époque. En même temps, c’était tout naturel pour moi parce que mes meilleures amies faisaient aussi de la musique. D’ailleurs, ma grande amie Florence [Lachapelle-Raymond] m’accompagne aujourd’hui sur scène. » Une sœur de cœur qui la complète, la supporte comme choriste avec sa voix parfaitement complémentaire, son souffle synchronisé avec le sien.

En concert, la plupart du temps, c’est le guitariste Mathieu Bérubé complète le trio tricoté serré. Une formule purement acoustique et sans section rythmique qui confère à ses récitals une ambiance intimiste et vraie. Sans crémage. « Ça ressemble plus aux chansons telles qu’elles sont composées, avant qu’il y ait des arrangements en band. Ça fait beaucoup de sens pour moi. »

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Ce même souci de la simplicité se reflète dans son EP réalisé par Jesse Mac Cormack, une collection de quatre pièces qui sortira à la fin de l’été. « Ce qui fait un bon réalisateur, c’est quelqu’un qui est vraiment sensible, d’abord, mais qui est aussi à l’écoute de ce que l’autre dit dans ses pièces. Le travail de Jesse est vraiment au service des tunes. Il ne les a pas amenées ailleurs, il les a coussinées. »

Tête première

La poésie d’Helena est autobiographique, ses couplets sont sincères, écrits à fleur de peau et sans filtre. « Le plus gros défi pour moi, dans le fait de performer et partager, c’est que j’ai l’impression de parler tellement sincèrement dans certaines pièces… Des fois, je me dis que ça ne se peut pas que je sois en train de partager ça ! Chaque show est une soirée confidences. Il faut que je passe par-dessus ça […] Il a fallu que des gens, comme Mathieu, viennent pratiquement me chercher dans ma chambre pour que j’aie assez confiance.»

(Crédit: Jean-Philippe Sansfaçon)
(Crédit: Jean-Philippe Sansfaçon)

Son prochain single, le deuxième du mini disque à naître, s’intitule Aix et s’inspire d’un voyage avec sa cousine. Une expérience très personnelle. « Ça réfère à Aix-les-Bains, une petite municipalité de France. On était de passage, on était sur le pouce, donc on est pas restées longtemps. Ça parle du fait d’être confronté à la durée, de constater que ton état est complètement temporaire et d’avoir peur que ça s’arrête parce que tu es bien. »

Heureusement, la carrière d’Helena Deland ne fait que commencer.

// En concert

Festival OFF
7 juillet à 19h au Fou-Bar

Festival KickDrum
13 juillet au Ritz P.D.B

Festival Soir
5 août sur la rue Beaubien (Montréal)