FME 2016 jour 3: le tour de l’horloge
Le hockey junior majeur et la musique émergente faisaient corps hier à Rouyn. Récits de rencontres improbables arrosées de Boréale blonde.
Notre journée s’entame vers midi devant le portail du festival, installation ridiculement photogénique sise devant l’Agora des Arts – salle la plus prestigieuse de l’événement.
De l’autre côté du mur, une surprise de taille nous attendait: la coupe des Huskies, gagnants du dernier tournoi annuel de la LHJMQ. L’excitation était à son comble.
(Et la nappe noire, des plus fripées.)
C’est à Samito qu’on a confié la plage horaire ingrate, celle des poussettes, des lendemains de brosse et des sportifs de salon. Une foule timide, exception faite des enfants qui se faisaient aller les quatre membres et le popotin sans retenue.
Les adultes étaient peut-être intimidés devant la gestuelle décontractée et des plus coolio du chanteur. C’est mon hypothèse.
On s’est abreuvés de son cocktail rafraîchissant mélangeant dance, afrobeat, prouesses vocales (maudit que ce type chante haut!) et rock. Le même qui avait conquis tout le département de la rédac à la sortie de l’album homonyme en mai dernier.
17h. En entrant dans cette salle obscure et enfumée qu’est l’Evolu-Son, charmante pièce à spectacles de Rouyn, le groupe rock psychédélique Pandaléon a bien su détendre l’atmosphère. L’ambiance près d’un huis clos s’est avérée efficace on se serait cru dans un spectacle de The Doors, sans l’icône Jim Morrison et son immanquable chute finale.
Ce après quoi on est allées rejoindre les collègues, Antoine et Riff, pour un méchoui dans la cour arrière de la maison d’accueil. De la grosse mangeaille VIP avec les magnats de l’industrie.
(Mention spéciale à Julien Manaud de Lisbon Lux Records qui fait ici office de figurant.)
Vers 20h30, c’est au Petit Théâtre du Vieux Noranda que notre troupe de joyeux lurons s’est dirigées en vue du concert de Karl Gagnon alias Violett Pi.
Un spectacle plus près de l’art performance que du récital conventionnel, une proposition bourrée de punk attitude pour cet artiste déroutant qui a une fort jolie voix en plus de savoir crier avec aplomb aux moments opportuns. On a même cru voir passer le spectre de Ian Curtis.
22h. Maybe Watson et Ogden Ridjanovic montent sur scène sapés comme des rois du motocross, accompagnés de leur beatmaker DJ Tiestostérone – quand même un sacré mélodiste. L’heure était à la joie pure, le Théâtre Paramount s’est instantanément transformé en piste de danse devant tant de jeunes hits.
Mais tout le génie de ce projet, outre les beats séduisants, réside dans cet humour très deuxième niveau, ces prises de positions écolo enveloppées dans un écrin douchebag. Rednext Level « le fait pour [s]es guédailles » et, franchement, c’était jouissif hier soir au FME. Un gros pawté.
La soirée, en ce qui me concerne, s’est terminée avec Koriass, auteur sensible et mordant à la fois, peut-être le rappeur québécois le plus pertinent de sa génération. Un auteur solide qui n’a pas manqué d’étaler son Petit Love, mais aussi de dénoncer les radios de Québec à grand coups de verses cinglants. Un message fort qu’on ne pourrait capter sans sa diction limpide, qui ne pourrait transcender le public sans une telle présence scénique.
Avec la collaboration d’Alicia Beauchemin