Valaire : Revoir son identité
Musique

Valaire : Revoir son identité

Arborant un nouveau nom qui esquinte le Misteur pour ne laisser que Valaire, le quintette électro-pop revient avec un nouvel album influencé par le soleil de la Louisiane, Oobopopop

Les gars de Valaire (anciennement Misteur Valaire, nous y reviendrons) se passent de présentation. Depuis Mr. Brian, paru en 2005, la bande a accumulé les succès et atteint un sommet de popularité avec l’excellent Bellevue, qui souffle déjà cette année trois chandelles. Alors qu’ils passent leur été à Québec aux côtés de FlipFabrique pour présenter Crépuscule – Raviver les braises, où ils livrent leur musique en direct, les cinq musiciens s’apprêtent également à lancer leur cinquième album studio.

Lorsque questionnés au sujet de leur nouveau baptême, les membres du groupe n’ont pas à chercher bien loin: «On voulait un vent de fraîcheur, un ménage du printemps, m’explique François-Simon Déziel. C’est clair que c’est pas une grosse différence, mais on trouvait ça plus efficace. Dans le contexte d’un nouvel album plus frais, aussi, ça sonne plus direct.» Il faut dire qu’ils portent le Misteur depuis le cégep, et on peut comprendre qu’ils s’en soient lassés. Louis-Pierre Phaneuf, pour sa part, ajoute: «Faut dire qu’on va beaucoup jouer dans d’autres pays, et que ça peut devenir compliquer de t’identifier quand il faut constamment que tu épelles le nom de ton band. On pouvait pas changer complètement pour être reconnaissable, alors Valaire est venu tout seul.»

Mais qu’en est-il de ce nouveau son plus «frais» aux dires des principaux intéressés? Oobopopop, bien qu’on y reconnaisse immédiatement le style de Valaire, est définitivement un album différent des récents opus de la formation. Voulant créer quelque chose de neuf, les cinq acolytes ont décidé de se faire un vrai road trip de groupe. Quittant les froids glaciaux de notre mois de février, ils ont embarqué leur équipement de studio dans une remorque, ont roulé pendant trois jours d’affilée et se sont installés avec leur réalisateur Loïc Thériault dans une maison qu’ils ont louée en Louisiane pour l’occasion.

La chaleur et l’ambiance de cet emplacement ont teinté l’album, c’est indéniable. François-Simon développe: «On a vraiment misé gros sur les cuivres, les percussions, beaucoup de sons plus organiques. On n’a pas laissé de côté l’électro, au contraire, mais il y a quelque chose de plus raw, si on veut.» La présence répétée du chanteur Alan Prater (The Brooks) rajoute également une touche r’n’b qui ne déplaît pas. «Il y a aussi toute la recherche de vinyles pour le sampling qu’on a faite sur place qui a donné une couleur particulière à l’album, glisse Julien Harbec. En allant chercher des textures là-dedans, c’est certain que ça paraît au final sur l’album.»

Pour ce qui est de la composition en soi, chacun apporte son grain de sel, ses idées. C’est un processus qui est complètement collaboratif, par opposition à certains groupes où l’un des membres assure une composition presque fixe à laquelle se greffent les apports des autres membres. Dans leur maison louisianaise, les gars s’envoyaient constamment par Internet des idées qui finirent par construire ce nouvel album. «On était tous juste à côté, mais on se parlait pas, on était ben concentrés sur nos affaires. Un peu comme le groupe Postal Service, mais à un mètre un de l’autre!»

Oobopopop (Indica)
Disponible le 16 septembre

Lancement le 15 septembre au Blvd44 (Montréal)
Lancement le 21 septembre à l’Anti Bar & Spectacles (Québec)