Alex Kehler et Nicholas Williams : l’autre scandinavie
Précurseurs de la pop gomme balloune, du disco et des meubles à monter soi-même, les Suédois font rarement parler d’eux pour leurs traditions ancestrales. Et pourtant.
Le pays de l’avant-garde, tant au niveau de la musique que de la mode, du design et de l’architecture, a aussi un riche patrimoine à célébrer. Un héritage musical qui inspire deux artistes basés dans les Cantons-de-l’Est, Alex Kehler et Nicholas Williams, des multi-instrumentistes d’expérience qui baignent déjà dans la scène dite trad, collaborant à des groupes aux styles québéco-celtiques comme Genticorum, Crowfood, La Nef et les Siffleurs de Nuit depuis moult années. Cette fois, ils sortent de leur zone de confort, sortent de l’ombre en se partageant le rôle de leader et explorent de nouvelles sonorités. Celles d’une culture qui n’est pas leur mais qui les passionnent profondément.
Formés dans les règles de l’art par des collègues scandinaves, Nicholas joue de la flûte et Alex, d’un instrument folklorique franchement méconnu en Amérique du Nord: la nyckelharpa.
« Comme violoniste de formation, j’ai un certain avantage parce que j’ai déjà eu un archet entre les mains. N’empêche, c’est quand même pas mal différent! Au début, les doigtés peuvent se ressembler… Mais quand on approfondit, on réalise que c’est vraiment un clavier. C’est un cousin de la vielle à roue. […] Au lieu de mettre ton doigt sur la corde, tu pèses sur des pitons. La justesse ne vient pas d’où tu places le doigt, mais plutôt de si tu pèses fort ou non. C’est entre un instrument sans frette et un instrument à frettes, comme une guitare. »
Musique fusion
L’arbre généalogique du Duo Alex Kehler et Nicholas Williams (l’appellation officielle) teinte leurs créations, leurs arrangements. Ça ne fait aucun doute. « Moi j’ai des racines Allemandes, confie le violoneux, mais aussi Québécoises, Irlandaises… Je suis Américain d’origine et j’ai grandi en Nouvelle-Écosse. Williams, c’est un nom du Pays de Galle, mais Nicholas vient d’Ottawa. »
Leur musique scandi n’est donc pas totalement orthodoxe, vu leur racines, oui, mais aussi leur bagage professionnel. « On fait vraiment un mélange de ces musiques. On va, par exemple, prendre des instruments suédois, comme le cistre nordique ou la nyckelharpa et on va jouer du répertoire québécois avec ça. On se permet aussi d’arranger les pièces scandinaves à notre façon. On a beaucoup écouté de musique qui vient de là-bas, mais ça reste qu’on est empreints de notre culture d’ici, notre façon de faire arrangements. »
Le Duo Alex Kehler et Nicholas Williams, c’est un projet avec une esthétique à part, un petit ensemble qui tranche avec les grands groupes qu’on est habitués d’entendre sur le circuit trad canadien. Une expérience intimiste, un concert acoustique et organique, sans artifices électronique.
Samedi 8 octobre à 17h30
Voûtes de la Maison Chevalier
(Dans le cadre du Festival ès TRAD)