Gojira : Les reflets de la vie
Le 6e disque de Gojira sorti en juin n’a pas plu à tout le monde. On a surtout dit de Magma qu’il n’était pas assez heavy sans doute parce que les musiciens étaient rendus vieux. En entrevue, la remarque fait rire Joe Duplantier, qui admet qu’en effet, ils sont vieux.
Plusieurs articles publiés après la sortie de Magma faisaient état du désir de Gojira de se renouveler musicalement. Le chanteur-guitariste Joe Duplantier tient à nuancer l’information: «C’est plutôt la vie qui nous a renouvelés. Et puis c’est vrai qu’on a vieilli. Moi j’aime bien dire qu’on a grandi, car ça fait moins «vieux», mais le fait est qu’on n’est plus les mêmes, affirme-t-il. Quand tu as 16 ans et demi, tu veux dire à tes parents d’aller se faire foutre, tu veux aller tout casser, tu veux jouer de la guitare le plus vite possible. Après, quand tu as 40 ans et des enfants, tu n’as pas le même discours et les mêmes réalités. Ça fait longtemps qu’on fait de la musique et là, on essaye d’être au plus proche de ce qu’on est».
À cela s’ajoute le fait que le groupe français formé en 1996 a composé Magma dans des conditions particulières: «Absolument tout ce qui nous arrive nous influence. On est inspiré par la vie et notre musique est le reflet de ce qu’on traverse au quotidien. On travaillait sur Magma depuis deux ans lorsque ma mère est tombée malade et ça a profondément marqué tout le processus d’écriture et d’enregistrement», relate Joe. Magma est d’ailleurs dédié à la mémoire de Patricia Rosa, la mère de Joe et de son frère Mario, batteur de Gojira.
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Le secret est dans les détails
Le groupe qui comprend aussi le guitariste Christian Andreu et le bassiste Jean-Michel Labadie a toujours été très impliqué dans la réalisation de ses albums. Cette fois-ci, Joe l’a réalisé dans son studio d’enregistrement, le Silver Cord Studio situé à New York, ville où la formation est maintenant basée: «C’était génial et il me tarde d’y retourner pour produire un autre album», lance-t-il. Après l’enregistrement de Magma, il a travaillé avec les groupes Decator (anciennement Caym de Toronto) et Car Bomb et il a adoré ça. Il ajoute au sujet de l’enregistrement de Magma que c’est fabuleux de travailler dans son propre studio car il n’y a pas de limite de temps.
Un avantage qui aurait pu être un problème si le label de Gojira, Roadrunner Records, ne lui avait pas donné de délais à respecter: «Si je n’en avais pas eu, je serais probablement encore en train de mixer l’album», reconnaît le musicien perfectionniste. Ce qui nous amène à l’interroger au sujet d’un fait surprenant: chaque concert de Gojira est filmé pour permettre aux musiciens d’analyser leur prestation et y apporter des améliorations: «C’est un super outil de travail qui nous permet d’analyser ce qui se passe sur scène pour s’assurer qu’on raconte une histoire à travers nos prestations.» La formation se prête à cet exercice depuis ses débuts parce que ça lui semblait la chose à faire: «Le concert, c’est notre bébé, alors on a envie de s’en occuper et d’être attentif à son bon déroulement», remarque Joe. Il a d’ailleurs l’impression que celui de la tournée Magma est leur plus beau et il en est très fier.
À voir en concert le 21 octobre au Métropolis.
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