Gab Paquet : D'amour et de crème de menthe fraîche
Musique

Gab Paquet : D’amour et de crème de menthe fraîche

Gab Paquet chante la romance le corps couvert de satin, d’imprimés animaliers, les mains gantées et décorées de bagues à diamants scintillants. 

Son nouveau vidéoclip réalisé par Sébastien Corriveau, indiscutablement le plus élaboré de sa filmographie, donne le ton, annonce ses couleurs (pastel s’il vous plaît) et son concept d’enfer.

Santa Barbara, l’extrait titre de l’album à naître, se veut une référence au feuilleton tantôt libidineux et d’autre fois tragique des années 1980. Une œuvre télévisuelle esthétiquement emblématique qui s’inscrit dans la même lignée que les soaps américains Dallas et Dynasty. « C’est la représentation cinématographique du roman Arlequin, de la pornographie pour femmes, le plaisir coupable d’encore beaucoup de gens. […] Dans certaines chansons, j’essaie d’aller dans cet esprit-là, même si je trouve que je suis peut-être un peu plus ancré dans la réalité. Dans le roman Arlequin, on ne vit que du rêve, tout est idéalisé, alors que moi, je prends position. Ce n’est pas toujours idéal [en amour], mais il faut l’accepter. » Ce nouveau disque, c’est une quête amoureuse épique et enduite de paillettes. Le récit d’un road trip qui mènera Gab Paquet jusqu’aux plages paradisiaques de la riviera américaine, jusqu’au cœur et entre les cuisses de la belle Barbara.

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Budget oblige, le voyage se fait astral, intérieur. Dans ce même court-métrage ultra léché et co-scénarisé avec son pote Stéphane Robitaille, l’auteur-compositeur-interprète ose un flirt avec l’ésotérisme. « Dans mon vidéoclip, j’utilise des symboles que les adeptes du langage initiatique reconnaîtront. J’essaie d’aller chercher un autre marché, celui de la spiritualité. »

« Abracadabra dans tes draps »

Allongé sur sa peau d’ours, et sous un éclairage pensé pour les moments intimes, le poète couche ses états d’âme sur du papier parfumé. Un décor somptueux, presque irréel, qu’il habite au quotidien et nous partage en images dans son clip. Pour Gab Paquet, le kitsch est un mode de vie. Son art est total.

Cette esthétique surannée se transpose en musique, dans les arrangements de synthétiseurs (Casio et autres) si typiques de l’ère spraynet. Des chansons qui, pour la plupart, ont été réalisées par Hugo Lebel de Headache24. À l’exception de Voyage astral un morceau enregistré aux côtés d’un autre électron libre : son bon chum Navet Confit. « Cette chanson-là a été composée à la dernière minute, l’album était presque fini. […] Il a joué de plusieurs instruments, beaucoup de claviers, de la guitare et du drum. Moi, j’ai joué de l’autoharpe. C’est une espèce de boîte à musique avec des accords, des pitons qui actionnent, par exemple, un la mineur sans fin. »

Gab Paquet (Crédit: Jay Kearney)
Gab Paquet (Crédit: Jay Kearney)

Quand ses mains ne frôlent pas les cordes avec douceur, Gab Paquet manie la plume et enchaîne les onomatopées évocateurs. Une constance dans son lexique de parolier. « Chiboudiboudou dans le ciel, ça veut dire que je suis ravi d’avoir la grâce divine qui tombe sur moi. En même temps, Yabadabadou dans mon cœur, ça veut dire que je voudrais l’exprimer au monde entier, mais que je me garde une timidité et que je le vis intérieurement par respect. »

En reprenant l’expression fétiche de Fred Caillou, Paquet s’ancre encore plus profondément dans la pop culture télévisuelle vintage. Un médium artistique auquel il redonne, à sa manière, ses lettres de noblesse, son lustre glamour d’autrefois.

Santa Barbara, disponible le 21 octobre (Pantoum Records)
Lancement / bal-dansant le 20 octobre à la Salle Multi de Méduse
Tenue de ville suggérée

Le 12 juillet à 19h30 à Place d’Youville
En première partie de Michel Louvain
(Dans le cadre du Festival d’été de Québec)