Les Hay Babies: entrevue et écoute intégrale du nouvel album!
Musique

Les Hay Babies: entrevue et écoute intégrale du nouvel album!

«C’est un breakup album, mais on est toutes dans des happy relationships, lance Katrine Noël à propos de La 4ième dimension (version longue). On aide les autres avec ça, i guess!» Pour leur deuxième tour de piste, les Hay Babies s’étaient donné une consigne: ne pas écrire des tounes à propos de la route, parce qu’elles avaient déjà fait le tour du sujet avec Mon Homesick Heart (2014).

Cet album, leur premier, est arrivé un an après la victoire du trio de Néo-Brunswickoises à la finale du concours musical Les Francouvertes en 2013. Sur cette lancée, le groupe a multiplié les tournées. En cours de route, trois musiciens se sont ajoutés au noyau dur des Hay Babies: Mico Roy (guitares), Kevin McIntyre (basse et synthétiseurs) et Marc-André Belliveau (batterie). Ceux-ci sont toujours prêts à amener des idées pour améliorer la setlist, débarquer avec une sitar, ou «patenter» des choses pour la scène, par exemple, nous explique les musiciennes. C’est donc dans un esprit de famille agrandie que les Hay Babies ont appris à s’ajuster à la vie de tournée.

La famille Babies

«Ça fait trois ans qu’on tourne ensemble, indique Julie Aubé. Maintenant, on est le genre de band qui invite les chums et blondes à venir en tournée. Kevin est marié et a deux enfants alors il vient parfois avec toute la famille en Westfalia. C’est le fun avoir cette vibe-là, c’est tellement familial. J’ai réalisé que je suis aussi bien en tournée qu’à la maison. Finally, je peux me voir continuer à faire de la tournée pour longtemps parce qu’on a atteint ce genre d’énergie.» Vivianne Roy complète les propos de sa collègue: «C’est comme une maison sans murs».

Et ce sentiment familial qui a solidifié les Hay Babies s’est avéré aussi important en studio que sur la route. Alors que Mon Homesick Heart avait été créé à Montréal avec – en majorité – des musiciens de la métropole, le nouvel album a été enregistré avec une grande majorité d’Acadiens dont le réalisateur Pierre-Guy Blanchard.

Même si Vivianne Roy vit à Montréal depuis un an et demi, la dynamique de groupe n’a pas vraiment changé, nous disent-elles. «C’est pas si compliqué que ça parce qu’on est habitués de se rendre à Montréal une fois par mois. On a le temps de s’ennuyer!, dit Julie. Ça donne l’occasion à Vivianne de retourner à la maison voir la famille et nous autres ça nous fait une place où crasher à Montréal!» Katrine ajoute: «Vivianne est plus inspirée et heureuse à Montréal donc on ne voudrait pas lui imposer de vivre à Moncton.»

Cette dernière a produit un album solo (sous le nom de plume Laura Sauvage) pendant une petite pause des Hay Babies l’an dernier alors que Katrine et Julie ont ouvert une boutique de vêtements vintage à Moncton. Puis, après quelques mois, elles étaient «jackées», bien prête à travailler sur un autre album et à reprendre la route.

Poutines et guitares électriques

La 4ième dimension (version longue) – dont le titre est un clin d’oeil au mythique film lo-fi de Rogers Normandin – est plutôt sentimental au niveau des textes et s’inspire aussi d’anecdotes de village comme celle de. La poule aux oeufs d’or, l’histoire d’une place à poutine dans le nord du Nouveau-Brunswick. Sur quelques autres titres, c’est les non-dits et l’amour qui s’effrite. Voici quelques doux et tristes mots sur Still pareil: «Y penses-tu / Comme tu y pensais / A m’sauter d’ssus / Moi j’y pense pu / À l’amour qu’on a eu».

Musicalement, l’album est à la fois très rock rétro, parfois 90s (le simple Motel 1755), psychédélique – quelques musiciens de la planète Les Hôtesses d’hilaire gravitent aussi autour des Hay Babies -, mais aussi douillet (Half du temps a des airs d’Avec pas d’casque) et acoustique (La poule aux oeufs d’or rappelle Joan Baez ou encore les Soeurs McGarrigle). Orgue et wurlitzer se marient à merveille sur Baby viendra back à genoux, pièce qui ouvre le disque et qui donne définitivement le ton: on sent que le groupe ouvre ses horizons, prend son temps et fesse un peu plus fort. Pietro Amato et son cor français – présents sur cinq pièces, le glockenspiel et les synthés ajoutent aussi à l’emballage fort captivant de La 4ième dimension (version longue). Le voici en écoute intégrale:

Quant à Julie, Katrine et Vivianne, elles prennent ici un virage important en troquant le banjo, la guitare acoustique et le ukulélé pour des guitares électriques. Exit donc le son très folk-country des débuts des Hay Babies. «Quand on a starté le band, on s’est jamais dit qu’on allait faire juste du folk-country. On a tout le temps rêvé de jouer avec un band et on collectionne les guitares électriques», indique Katrine. Julie ajoute: «Au début, on voulait que ce soit électrique, mais on n’avait pas les moyens. On avait une petite Civic deux portes donc pas beaucoup de place pour du gear.» Mais l’évolution s’est faite normalement et les jeunes femmes avancent de plus en plus vers le groupe qu’elles ont toujours voulu être. Elles infusent aussi davantage leur musique de sonorités qui les influencent. Les Hay Babies, aujourd’hui, ça rocke.

Vivianne: «J’pense pas que Katrine est chez elle toute seule à jouer du ukulélé à journée longue pis Julie du banjo!»

Julie: «Jamais de la vie!»

Vivianne: «Tu t’ennuies à jouer tout le temps à la guitare acoustique et au final, ça va juste sonner comme du folk ou country. C’est le fun d’expérimenter avec un peu plus de sons.»

Julie: «Ces deux dernières années, je jouais du banjo en show et après j’allais pas pratiquer le banjo, mais la guitare électrique. Finalement, pouvoir jouer ce qu’on a envie de jouer, c’est tellement satisfaisant. C’est pas comme: «Oh, j’ai peur de ce que les gens vont penser», c’est plus: «Finalement, je fais ce que je veux faire.»

Katrine: «La transition était weird parce que je ne pouvais pas vraiment remplacer le ukulélé par la guitare électrique quand on jouait les tounes très folk du EP. Puis, les tounes de My Homesick Heart, on jouait aussi du ukulélé et du banjo, mais c’est toujours pas nous qui jouions les guitares, c’était notre band. Là, on a vraiment écrit l’album avant d’aller le jouer live donc on a décidé de tout ce qu’on allait faire.»

//

La 4ième dimension (version longue) / Simone Records

Disponible dès maintenant / leshaybabies.com

Lancements: Lundi 17 octobre Montréal (Cabaret La Tulipe) et vendredi 21 octobre Moncton (Tide & Boar)

En concert le 24 février au Club Soda (dans le cadre de Montréal en lumière)