Andy Shauf: Discrétion pop
Musique

Andy Shauf: Discrétion pop

Son excellent album The Party a ravi la critique et les mélomanes cette année. Andy Shauf revient nous le présenter.

Je ne m’attendais pas à ce qu’Andy Shauf soit verbomoteur. Au bout du fil, le chanteur originaire de Regina et résident de Toronto depuis le printemps dernier, est tout calme et discret. «Je ne suis pas vraiment la personne la plus bavarde ou extravertie. C’est un peu bizarre parfois. Les entrevues peuvent être difficiles.»

Mais il doit s’y faire. Les demandes d’entretiens sont plus nombreuses depuis la parution en avril de The Party, sur étiquette Arts & Crafts. C’est mon album préféré de l’année. Et mes homonymes sont nombreux à être également tombés sous le charme. The Party s’est retrouvé sur la courte liste des prix Polaris 2016, en plus d’être nommé pour le prestigieux Songwriting Prize de la SOCAN. Est-ce que le succès critique est important pour toi, Andy?

«Je ne sais pas si c’est important pour moi, mais c’est certainement utile pour que je puisse continuer à faire de la musique. Je veux juste faire des albums qui me plaisent.»

The Party, oeuvre de douce pop raffinée où il mettait en scène des personnages invités à une soirée, a ouvert les yeux à bien des mélomanes sur ce talentueux Andy Shauf, qui joue de presque tous les instruments sur l’album, mais c’est loin d’être son premier tour de piste. Il est actif en musique depuis la fin de l’adolescence – il a été surtout batteur au sein de formations pop-punk dans l’ouest du pays – et a livré deux autres albums complets en solo avant The Party.

«On dirait que je fais ça depuis vraiment longtemps. Je pense que j’ai commencé à faire des tournées et à faire des albums juste après avoir terminé mes études secondaires, donc ça fait maintenant 10 ans. Je n’avais aucune idée combien de temps je devrais continuer à jouer pour que les choses se concrétisent pour moi. Je m’attendais à ce que ce soit plus facile que ça.»

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Andy Shauf se remémore qu’il y a quelques années, alors qu’il habitait toujours la Saskatchewan, ses parents lui ont permis d’enregistrer dans leur sous-sol. «Y’avait une pièce en bas dans la maison qui était jadis un bureau pour mon père. Il y a environ sept ans, j’ai emménagé chez mes parents parce que je manquais d’argent et j’ai mis en place tous mes instruments au sous-sol (la batterie, le piano et toutes mes guitares) et j’ai bien fermé la pièce. Je pouvais ainsi me concentrer sur la fabrication d’un album… ce qui était assez gentil de leur part!»

Avant de revenir au pays cet automne et de préparer ses concerts à Ottawa, Montréal et Québec les 8, 9 et 10 décembre, Andy Shauf a assuré les premières parties du groupe ultra populaire The Lumineers eu Europe. Une expérience facile, mais pénible par moments. «C’était de gros spectacles, mais parfois la foule n’a pas vraiment envie d’écouter la première partie. Il y avait beaucoup de moments où personne n’écoutait donc c’était vraiment assez facile! La pression disparaissait parce que je savais que les gens n’étaient pas attentifs. Il y avait quand même des spectacles ici et là qui étaient plus motivants. Ce n’était pas terrible tous les soirs. Mais ce genre de gig peut être un peu décourageant.» Heureusement que l’avenir le mène plutôt vers des concerts en tête d’affiche!

Pour la suite des choses, une succession à The Party commencera à prendre forme bientôt, nous confirme Andy Shauf. Le chanteur souhaite poursuivre l’approche fictive de personnages pour son quatrième album. «Je suis dans une phase où j’essaye d’écrire en ce moment, à penser à des idées. Je finis toujours avec beaucoup d’idées, mais l’exécution est la partie épineuse. Parfois, j’écris en cinq minutes, sinon ça peut prendre des mois pour avoir une chanson.»

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En concert à Ottawa (CNA) le 8 décembre, à Montréal (National) le 9 décembre et à Québec (L’Anti) le 10 décembre.

andyshauf.bandcamp.com