Si la célébrité s’abat sur elle, c’est qu’elle ne l’aura pas volé. Soliste dans la chorale dès l’enfance, féroce compétitrice du programme Secondaire en spectacle puis étudiante en musique au collégial, Liana Bureau est la seule architecte de sa chance. En 2015, elle participe à La Voix et jette tout le monde sur le postérieur avec sa version exaltée de Crazy in Love qu’elle avait longuement peaufinée dans les bars.
Liana a suivi des cours par correspondance à l’académie des Destiny’s Child.
« Destiny’s Child m’ont enseigné des choses. C’est plus que juste de la musique, rendu là! Bills, par exemple. C’est malade cette tune-là! Survivor aussi. C’est des cris de ralliement, au fond, et ce sont des messages que j’ai intégrés, qui se sont manifestés dans ma vie. »
Héritière autoproclamée de Kelly, Michelle et Beyoncé, elle ralentit toutefois la cadence sur son premier EP. Liana y privilégie une approche de compositrice, d’auteure, plutôt que d’athlète du chant. Une certaine retenue, mais une technique vocale infaillible se déploie dans les textures qu’elle arrive à créer avec son instrument. « Je me suis dit qu’on m’avait tellement souvent vue faire des chansons up tempo avec La Voix, mettons. Mais quand je suis arrivée pour écrire, j’ai réalisé que ce que je feel c’est est bien plus près de Prime Time que Crazy in Love. J’ai suivi mon instinct. C’est avec cette chanson-là que mon son s’est clarifié. Quand je l’ai écrite, je me sentais sur mon X. » Une pièce qui pave la voie aux autres, qui prête son titre au minidisque et rappelle The Weeknd de par son phrasé presque rap, les notes très hautes qu’elle atteint dans le bridge.
Girl Power deuxième génération
Flanquée des basketteuses du Rouge & Or dans son vidéoclip sorti à la fin de l’été, Liana a vite fait d’annoncer ses couleurs, de donner le temps pour le reste d’album qui allait suivre. Ses textes, pour la plupart, célèbrent la confiance qu’elle cultive intérieurement et invitent au dépassement, au défonçage de portes.
Il faut le dire, le préciser : la chanteuse de 25 ans n’est le pantin de personne. C’est elle qui tire toutes les ficelles, elle est aussi sa propre productrice. « Moi je suis indépendante, c’est moi qui pousse le projet. »
La musicienne ne se contente pas d’interpréter. Totalement investie dans son art, elle intègre l’écriture à son quotidien. Sans calme et sans repos jamais. « Être songwriter, c’est être à l’affût tout le temps. J’ai des notes dans mon téléphone à n’en plus finir! Des fois, je peux être en train d’écouter une tune de Chance the Rapper et il y a de quoi qui va me popper en tête. Pas un pastiche de ce que j’écoute! C’est juste inspiré, j’écris toujours à partir d’un feeling. Le plus important pour moi, c’est le sentiment humain derrière la tune. […] En fait, [les idées] m’arrivent souvent en assistant à de shows. Je me retire pour écrire des verses. Des fois, j’enregistre des trucs sur mon iPhone et tu entends la musique en arrière! »
Intuitive, amoureuse, elle peaufine ensuite ces mélodies brutes avec le guitariste Dominique Plante. Des petites bombes pop qu’elle portera en concert sous peu, permettant à cette bête de scène (aussi le nom d’un concours qu’elle a gagné dans le passé) de se livrer à l’exercice d’interprétation ultime. Celui dont elle a toujours rêvé.
Prime Time (indépendant)
Disponible le 3 mars
En écoute via voir.ca dès le 28 février
À Montréal le 8 mars au Divan Orange (Triple plateau avec Floes et Val Thomas)
À Québec le 9 mars au Maelstrøm (Double plateau avec Floes)