Mndsgn : zenitude musicale
Musique

Mndsgn : zenitude musicale

Le beatmaker le plus paisible de notre ère sera de passage dans la métropole ce vendredi. Quelques questions sur sa vision de la musique et sur sa sérénité générale.

Pionnier du modern funk et frère spirituel d’autre producteurs tels que devonwho et ShigetoMndsgn confectionne une musique instantanément reconnaissable et extrêmement apaisante. Lorsque j’ai appris qu’il viendrait livrer sa quiétude musicale à Montréal ce vendredi 5 mai, je me suis dit que l’occasion était rêvée pour m’entretenir avec lui et en apprendre un peu plus sur son univers.

AB : Il y a une approche très jazz dans ta composition harmonique. As-tu un parcours quelconque en musique jazz? Comment vois-tu la relation entre ce style et le beatmaking?

Mndsgn : Aucune éducation. Simplement mes oreilles, l’Internet et quelques amis proches qui ont étudié la théorie musicale de façon académique. Pour moi, le jazz et le beatmaking sont des parents très proches en ce sens qu’ils sont tous deux des exutoires où l’artiste peut se libérer des règles et des barrières préconçues. Cette relation n’est pas nécessairement audible dans le son en tant que tel, mais plutôt dans la fonction de ce qu’il permet de canaliser et d’exprimer.

AB : Il a y un sentiment de paix très reconnaissable dans la plupart de ton travail, comment atteins-tu cette zénitude sous forme musicale? Dans quel genre d’état d’esprit te mets-tu lors de la création?

Mndsgn :  Je crois qu’une attitude équilibrée est la clé non seulement pour créer de l’art, mais pour la résolution de problèmes en général. Je perçois la créativité comme une façon de solutionner des problèmes, qu’ils soient soniques, harmoniques, mentaux, spirituels, etc. Je ne décide de m’asseoir et de créer que lorsque j’ai la certitude de m’être permis d’être complètement ouvert à mon environnement interne et externe. Si je sens qu’il y a un blocage, je ne tente pas de forcer quoi que ce soit et je le prends plutôt comme un signe que je dois mettre mes énergies ailleurs.

AB : D’un point de vue plus technique, comment approches-tu la composition en elle-même sur tes différents projets? Est-ce que l’improvisation y prend part d’une quelconque façon?

Mndsg : L’improvisation a toujours été une grande partie de mon processus et le demeure à ce jour. Toutefois, ces derniers temps je me retrouve à me laisser plus de temps pour écrire des progressions d’accords et pour mémoriser de longues phrases mélodiques plutôt que d’essayer de capturer quelque chose d’unique projeté dans un instant. Mais au final, je crois que les plus belles choses arrivent lorsque l’on trouve l’équilibre entre ces deux méthodes.

AB : Quels outils utilises-tu le plus souvent, et quelles places occupent-ils dans ton flux de travail?

Mndsgn : Tout est enregistré et bouclé dans Ableton Live à cause de sa facilité d’utilisation et ses fonctionnalités poussées. Parfois, je vais passer mon Roland Juno-106 ou mon Moog Opus dans un échantillonneur SP555 pour altérer leurs textures distinctives. J’ai également un enregistreur à cassette Tascam TSR-8 dans lequel j’enregistre des drums en live. Je n’ai pas peur d’utiliser les bruits de fonds et sifflements de ces machines dans mon travail.

AB : Je décris souvent ta musique à mes amis comme étant «la sensation de voler dans un nuage d’ivresse de saké». Comment répondrais-tu à cette description? Et comment décrirais-tu plutôt ton propre son?

Mndsgn : Hahaha, j’aime beaucoup ça! Une chose que j’ai toujours ressentie et qui m’a été confirmée par plusieurs personnes est que ma musique a définitivement des teintes de violet et d’indigo. La plupart du temps, lorsque j’écoute de la musique, je préfère fermer les yeux. Lorsque j’écoute ma propre musique de cette façon-là, c’est toujours ces teintes que je vois. C’est cool de savoir que d’autres personnes vivent la même chose.

AB : As-tu des rituels quelconques desquels tu ne peux te passer avant tes concerts ou tes enregistrements?

Mndsgn : Récemment, je fais de petits échauffements vocaux avant de monter sur scène. Je ferai de simple gammes ou des harmonies au-dessus d’une chanson qui me fait tripper. Outre ça, relaxer et être entouré d’énergies positives est un rituel constant dans mon travail et ma vie.

AB : Que citerais-tu comme tes influences les plus distinctives musicalement? En dehors du spectre musical, qu’est-ce qui t’inspire à créer dans le monde qui t’entoure?

Mndsgn : Les influences changent à chaque jour. De nombreux artistes, vieux et récents, ont eu un impact sur moi à des niveaux tellement variés que c’est une question à laquelle il est très difficile de répondre pour moi. J’ai l’impression que la conscience elle-même est ce qui me pousse à creuser de plus en plus profondément en moi. J’ai aussi des phases «psychonautes» où je consomme de très petites doses de psychédéliques. Ces expériences et les informations que j’y acquiert se retrouvent non seulement dans l’art que je crée, mais dans ma propre philosophie d’être.

AB : Y a-t-il des endroits où tu vas pour t’inspirer?

Mndsgn : Pour moi, l’inspiration découle plutôt de combien je peux me soumettre à l’environnement qu’où je suis en terme de location physique. Je peux donc être inspiré n’importe où.

AB : En terminant, quels sont les artistes plus émergents sur lesquels tu gardes un œil en ce moment?

Mndsgn : Je n’ai pas le choix d’avoir un petit biais, mais je souhaite vraiment voir mes amis continuer à croître. Je dirais Swarvy, Kiefer, Jamma Dee, B Kool Aid (Ahwlee + Pink Siifu), Asal Hazel, Joyce Wrice, Iman Omari, DJ Harrison et Koreatown Oddity, pour n’en nommer que quelques-uns.

[youtube]BGgaZ66-hPA[/youtube]

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