Annihilator: On n’est jamais si bien servi que par soi-même
Au cours des 20 dernières années, Annihilator a donné des centaines de concerts à l’étranger, mais n’a fait aucune tournée au Canada. Pour remédier à cette situation, Jeff Waters, le fondateur du groupe d’Ottawa, a décidé de cesser d’attendre après les invitations de promoteurs et d’en organiser une à son goût.
En discutant au téléphone avec le chanteur, guitariste et compositeur Jeff Waters, on constate rapidement qu’il n’est pas du genre à embellir les faits. Ainsi, quand on lui demande pourquoi Annihilator n’a pas fait de tournée au Canada depuis plus de 20 ans, il nous rappelle la dure réalité vécue par de nombreuses formations métal au début des années 1990: «À moins de jouer une musique dans le style de Pantera et de Sepultura ou de faire partie de la vague nu métal, on n’intéressait pas les labels et les promoteurs de spectacles», relate Jeff avant de préciser: «À cette époque, je pensais que ma carrière était terminée, puis en 1994, j’ai lancé King Of The Kill, mon plus grand succès en Europe et au Japon. À ce moment-là, Annihilator a disparu d’Amérique du Nord», mentionne-t-il en riant.
Après King Of The Kill, la formation thrash métal dont Jeff Waters est l’unique membre permanent a lancé 11 autres disques, incluant Suicidal Society, en nomination aux Juno Awards 2017 dans la catégorie meilleur album métal/hard rock de l’année (alors qu’il est sorti en 2015). Après avoir tenté un retour sur les marchés américain et canadien en 2010, le groupe a donné quelques concerts au Québec, en Ontario et en Alberta en 2011, sans plus: «Je fais des tournées à travers le monde depuis 1989. Je veux en faire une au Canada au moins une fois dans ma vie», dit le musicien.
Jeff est heureux d’avoir fait confiance à son instinct, car il n’a eu aucune difficulté à réserver des salles de spectacle, particulièrement dans l’ouest et au centre du Canada, sans oublier le Québec: «Là où se trouve les fans de métal les plus «hardcore» au pays. Je le sais parce que j’habite à Ottawa et je viens souvent à Montréal pour voir des concerts», dit Jeff, ce qui est vrai.
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Maintenant que les détails de la tournée sont réglés, Jeff, qui sera accompagné sur scène par le guitariste Aaron Homma (Killotorous), le batteur Fabio Alessandrini (Vescera) et le bassiste Rich Hinks (Aeon Zen, avec qui Jeff a composé le 16e album qui sortira en octobre 2017), a hâte de retrouver les admirateurs d’Annihilator. D’ailleurs, durant notre entrevue, on se rend compte qu’il n’est pas conscient du fait que son groupe bénéficie d’une réputation enviable au Québec. De la même façon, il est le premier à dire que tous les disques d’Annihilator ne sont pas des classiques: «Ultimement, c’est aux fans de décider si un disque est bon à leur oreille. N’empêche, quand je regarde en arrière, je me dis qu’il y en a des bons, des moins bons, des moyens, un ou deux classiques et plusieurs chansons que je regrette d’avoir composées!» Jeff croit qu’il admet facilement ce genre de choses parce qu’il a eu la chance d’explorer différents sons et styles auprès des nombreux musiciens qui ont fait partie du groupe au fil des ans: «Je pense aussi que c’est ce qui explique pourquoi Annihilator existe encore. Ça et l’honnêteté, le travail acharné et l’amour de la musique.»
Le 28 juin à L’Anti de Québec avec Mason et Mutank
Le 29 juin au Café Campus de Montréal avec Mason et Mutank