C’était il y a presque 24 ans, nous rappelait Kevin au moment de prendre le micro. Les Backstreet Boys étaient réunis par un certain Lou Pearlman, personnage assez minable par ailleurs, dans le but avoué de recréer le succès commercial de Boyz II Men et New Kids on the Block. La suite, vous la connaissez. Une génération de fans, enfants comme ados, sera contaminée par leur charisme, leurs pas de danse alla Studio Party Time, leurs voix distinctives et réellement splendides.
You Quebec are the reason we broke in the United States (C’est grâce au Québec qu’on a pu percer aux États-Unis).
Ces gars-là savent chanter, et ils l’ont prouvé maintes fois, comme hier soir, dans un segment a capella de haute voltige avec All I Have to Give. Seul Brian, se battant contre sa voix qui le trahit depuis les quelques années, n’était pas à son meilleur en termes de justesse, de hauteur. Qu’à cela ne tienne : il s’en tire déjà pas mal mieux que la moyenne de ses héritiers – et Dieu sait qu’il en a, à commencer par Timberlake.
L’alchimie vocale, la richesse des harmonies fait encore la force et le son des Backstreet Boys. Avec la même ferveur qu’en 1996, le quintette a tenu la foule (leur plus grosse en carrière à ce qu’on raconte) en haleine avec une série de chorégraphies précises et énergiques, des ballades dégoulinantes d’émotions. Ensemble, ils poussent l’art du boys band à son paroxysme, évacuant le quétaine du même coup et gagnant le respect des plus cyniques.
Bon, d’accord. Les réarrangements semi funk de Get Down n’étaient peut-être pas au point, pas aussi efficaces que la version originale. Leur désir de réactualiser l’emballage, notamment avec une intro EDM façon Crazy Frog avant Everybody, s’est souvent soldé en petit malaise esthétique. Idem pour la transition d’inspiration Fifty Shades of Grey avec la troupe de danseurs vêtus de latex et de harnets BDSM. On comprend le désir d’évoluer, de grandir, mais force est d’admettre que ce numéro fonctionne surement beaucoup mieux à Vegas.
On se souviendra longtemps de l’ambiance survoltée, de ce formidable karaoké à ciel ouvert et de cette prestation excessivement généreuse portée par cinq artistes qui continuent de définir les codes de la pop bonbon.
Cœur du FEQ
Plus tôt dans la soirée, c’est Geoffroy qui brillait et rythmait notre souper du même coup avec les plages de son très beau disque Coastline. Un concert sans fausse note et enjolivé de saxophone.
Le Couleur a pris le relais devant une foule (trop) modeste autour de 20h. Bien que l’appel des garçons de ruelle ait été trop fort, on a quand même pu se mettre au jus de leurs nouveaux remix spécialement pensés pour la scène. Mention spéciale au mash-up des Vacances de 87 et Copilote, moment fort de cette prestation avortée en ce qui nous concerne.
// À voir ce soir: Gabrielle Shonk sur les Plaines d’Abraham dès 19h