Musique

‘77 célèbre 40 ans de punk

1977. L’année où le punk a explosé. Le producteur de spectacles evenko s’apprête à ramener le punk rock au parc Jean-Drapeau avec un nouveau festival d’envergure, ‘77, événement qui soulignera l’histoire de cet important mouvement.

«Y a beaucoup de débats autour de la date exacte du début du punk, nous dit Nick Farkas, vice-président aux concerts et événements chez evenko. Est-ce avec les Ramones? Au début des années 1970? Pour moi, c’était vraiment avec le premier disque de The Clash et le premier disque de Sex Pistols, en 1977. Pour mes collègues, c’est la même chose, alors on s’est dit que 2017 était l’année ultime pour commencer cette expérience-là et célébrer 40 ans de punk.»

Le réalisateur Érik Cimon, qui a signé en 2007 le documentaire MTL Punk: la première vague avec Alain Cliche, adhère au choix de nom du festival. «Le début du punk, c’est jamais clairement identifié, mais 1977, c’est l’année où tous les groupes majeurs ont sorti un premier long-jeu ou un deuxième album majeur et que la scène a clairement explosé. C’est un mouvement qui a remis toutes les pendules à l’heure, qui a fait table rase, qui a brassé l’establishment musical et qui a remis l’énergie du rock vraiment dans ta face.»

Éventail du punk

Le festival ’77 sera composé d’une journée de prestations d’une dizaine de groupes sur deux scènes (dont le groupe mythique de Los Angeles X, Rancid et Dropkick Murphys), en plus de concerts en ville autour de l’événement. «C’est punk rock, mais on mise aussi sur des groupes ska et hardcore. On voulait garder ça assez ouvert pour être capables de continuer à explorer tous les genres qui viennent du monde du punk», dit Nick Farkas, en précisant qu’il ne voit pas de compétition entre ’77 et le Pouzza Fest, événement punk bien établi au centre-ville depuis sept ans. «Pour moi, c’est complémentaire. Les deux événements peuvent s’entraider. Je ne pense pas qu’on va se nuire parce qu’il y a assez de monde pour les deux. Montréal a toujours été une ville pour le punk rock, et plus y a d’événements du genre produits ici, plus ça aide la scène.»

X crédit: Frank Gargani
X, crédit: Frank Gargani

’77 souhaite aussi célébrer avec les festivaliers le punk d’hier à aujourd’hui avec une foire du disque, une exposition d’affiches et des archives sur son site du parc Jean-Drapeau. «On veut que ce soit quelque chose de vivant, que les gens ajoutent leurs photos, vidéos, posters, flyers, musique sur le site de l’événement, indique Nick Farkas. On veut proposer des archives de l’histoire du punk rock à Montréal depuis le début. C’est ça, le but du festival: regrouper toutes les décennies dans un même événement, et donc de recevoir des groupes des années 1970 à aujourd’hui pour passer à travers tout l’historique de ce mouvement.»

Première vague montréalaise

Parlant d’archives, le documentaire MTL Punk: la première vague revient sur les premiers pas du mouvement punk à Montréal à la fin des années 1970 en compagnie des groupes mythiques The 222s, The Chromosomes et The Normals. «Première vague», puisque le mouvement est resté très underground avant que la seconde vague déferle, explique le réalisateur Érik Cimon. «Pour bien des gens, le mouvement punk n’avait pas ou presque pas existé au Québec. En faisant les recherches, on s’est rendu compte qu’il y avait eu une scène punk à Montréal, très petite, mais très dynamique. C’est vraiment excellent ce qui se faisait ici, mais pour bien des raisons – géographiques, contextuelles ou politiques –, cette musique n’a pas trouvé preneur du tout au Québec. C’est une question de timing aussi, je pense, parce que quelques années plus tard, la scène punk à Montréal a explosé et y a plein de labels indépendants qui sont nés.»

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The Vandals

Si au Royaume-Uni le punk avait une forte saveur politique, le mouvement en Amérique du Nord semblait être davantage une réponse au mouvement hippie. «C’était comme une écœurantite du disco, du rock prog et du folk, qui étaient un peu plates pour une certaine catégorie de jeunes qui avaient le goût de revenir au genre de son qu’ils avaient entendu sur les disques de vieux rock’n’roll des années 1950 et de rock garage des années 1960, indique Érik Cimon. Le punk était facile à jouer aussi, un genre musical pas élitiste. T’avais pas besoin d’avoir fait cinq ans de conservatoire pour jouer des solos avec une guitare à deux manches! Pour des jeunes issus d’un milieu plus défavorisé ou qui n’avaient pas envie de se péter les bretelles avec quelque chose de trop mental, le punk était parfait. Ç’a été un retour du balancier essentiel à cette époque-là.»

Vivement une nouvelle célébration de ce mouvement nécessaire.

’77
Le 28 juillet au parc Jean-Drapeau
77montreal.com