Le Festif! 2017 : une année faste
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Le Festif! 2017 : une année faste

Pour la première fois depuis sa fondation en 2009, le Festif! de Baie-Saint-Paul a vu ses spectacles principaux vendus à guichets fermés. Résultat d’un engouement médiatique marqué depuis les deux dernières années, la grande fête charlevoisienne a réussi à s’adapter à la demande grandissante, tout en conservant son identité.

La huitième édition du Festif! en a été une d’ambition, avec un panel d’artistes d’envergure provenant de l’extérieur du Québec. Certainement que Xavier Rudd aura de quoi faire discuter longtemps le public baie-saint-paulois, mais plusieurs compteront la présence du boogie boogeyman barcelonais Vurro et le passage du quatuor torontois Weaves, dans le cadre de son troisième spectacle au Québec, parmi les hauts faits de la programmation.

Et hormis les talents extérieurs, cette fin de semaine aura été l’occasion de rencontres au sommet avec des artistes locaux au meilleur de leur forme. Une semaine après leur passage sur les plaines d’Abraham, les rockeurs de Voivod ont rempli le sous-sol de l’église en jouant avec la même fougue.

Ce même sous-sol a d’ailleurs été mis à mal par Chocolat jeudi soir, alors que le chanteur Jimmy Hunt a notamment détaché le Jésus installé sur le grand crucifix qui surplombait la scène à grands coups de bassin. Jumelé à plusieurs autres bris potentiels, qui restent à ce jour de l’ordre des rumeurs, l’incident a sans doute créé des frictions avec les hôtes, mais a du même coup remémoré au public l’époque passée où le groupe multipliait les histoires de grabuge à travers le Québec.

Jimmy Hunt. Crédit : Étienne Galarneau.
Jimmy Hunt. Crédit : Étienne Galarneau.

Également jeudi dernier, Richard Séguin a démarré son spectacle avec de sincères et profondes salutations à son public grisonnant. Un appel chaleureux et rassembleur, à l’image de l’évènement qui l’accueillait à la salle multimédia de l’Hôtel Germain.

Avec une installation minimale, Louis-Jean Cormier a été très généreux, en livrant non seulement son spectacle sur le quai, mais en venant faire une apparition lors de la performance de Beyries. Deux moments bien appréciés par le public du festival, qu’il a audacieusement baptisé de «hippies sur le mush».

Malgré son volet riche en artistes issus des scènes émergentes, le Festif! a prêté une attention toute particulière aux rencontres intergénérationnelles cette année. Sur la grande scène Desjardins, des artistes internationaux comme Caravan Palace et Xavier Rudd ont côtoyé des habitués de Baie-Saint-Paul, notamment Émile Gruff et Miss Sassoeur et les Sassys, respectivement les lauréats du Prix du jury et du Prix du public du Cabaret Festif! de la Relève, présenté au courant de l’hiver. Reconnaissants de l’accueil qu’ils ont reçu durant cet évènement, les deux formations ont bien fait durant le spectacle d’ouverture, juste avant Valaire.

Miss Sassoeur. Crédit : Étienne Galarneau.
Miss Sassoeur. Crédit : Étienne Galarneau.

La complicité était palpable entre les organisateurs et les festivaliers, ce qu’ont confirmé les nombreux et populaires évènements-surprises qui s’imprègnent peu à peu dans l’ADN du festival. D’un DJ set de Karim Ouellet dans un autobus à une performance ad hoc d’Alaclair Ensemble sur un Dodge Charger 1976, en passant par un concert privé de Dany Placard devant une cabane de bois et une mini performance de Loco Locass dans l’escalier de secours d’une école primaire, les mélomanes ont été choyés. Les festivaliers ont aussi pu compter sur l’habituel duel de fanfare à 2h du matin, cette fois assuré par le groupe Tintamare et le Lemon Bucket Orchestra.

Dany Placard. Crédit : Étienne Galarneau.
Dany Placard. Crédit : Étienne Galarneau.

Alors que certaines propositions de la huitième édition gagneraient à être peaufinées, comme celle de la charmante maison sur la rue Saint-Adolphe qui a accueilli la performance de Beyries sans toutefois offrir une visibilité optimale, d’autres ont été très réussies. On compte dans ce rayon l’ajout de nourriture nocturne, de zones détente et des scènes de la chapelle des Petites Franciscaines de Marie et du garage du curé, qui ont accueilli des moments forts du festival, comme la performance de la troupe du New-Yorkais Yonatan Gat et celle d’Antoine Corriveau, un autre habitué de Baie-Saint-Paul.

Antoine Corriveau. Crédit : Étienne Galarneau.
Antoine Corriveau. Crédit : Étienne Galarneau.

Bref, le Festif! demeure un rendez-vous qui s’impose de plus en plus comme un incontournable dans le paysage musical de la province. Sans perdre son côté rassembleur et grand public, le festival permet aux mélomanes aguerris d’y trouver leur compte. Si la septième édition était celle où l’expansion a vraiment fait ses marques, celle qui s’est terminée ce dimanche a été celle de la consécration.

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