Musique

Megative se dévoile à Mile Ex End

Deux anciens leaders de formations montréalaises adorées, Me, Mom and Morgentaler et The Stills, unissent leurs forces par amour pour le reggae avec Megative.

Gus van Go et Tim Fletcher, qui évoluent à présent à New York, s’entourent du vétéran de la scène dancehall brooklynoise Screechy Dan ainsi que des compositeurs et beatmakers Jesse Singer et Chris Soper pour ce projet musical nommé Megative. Le groupe, qui souhaite explorer le côté sombre du reggae, a livré un premier simple récemment, More Time, et un album complet devrait voir le jour cet hiver sous étiquette Last Gang. Le groupe présentera son matériel au public montréalais pour la première fois ce week-end dans le cadre du festival Mile Ex End. Nous avons retracé la trajectoire du groupe avec eux cette semaine.

VOIR: Ça fait au moins 15 ans que vous êtes amis, c’est bien ça?

Tim: «L’année de notre rencontre, c’était 1997. Je jouais dans un groupe avec un ami et nous avions besoin d’un réalisateur. On a pensé: «tsé, le gars de Me, Mom and Morgentaler qui est vraiment grand pis cool?». On savait que Gus était aux Foufs un soir alors on lui a dit: «Tiens, voilà notre cassette, tu vas réaliser notre album!»»

Gus: «Et j’ai effectivement réalisé leur premier album. Je n’avais autrement pas fait beaucoup de réalisation à cette époque. Je me concentrais sur ma carrière de musicien. Après Me, Mom and Morgentaler, j’ai déménagé à New York en continuant à évoluer en musique là-bas. Chaque fois que Tim créait un nouveau projet, je le réalisais. À un moment, Tim a fondé The Stills et j’étais dans leur gérance et on a fait les trois albums ensemble.

J’ai toujours trouvé que Tim et moi nous nous entendions bien musicalement. C’est quelque chose de très rare. Je travaille avec beaucoup d’artistes, mais je trouve qu’on a la capacité à se rendre meilleurs. Tim fait sortir des choses chez moi dont je ne me connaissais pas capable! On est plus forts ensemble.»

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VOIR: Cette envie d’un groupe à vous est arrivée à quel moment?

Gus: «Quand The Stills s’est séparé en 2011 et que moi j’étais très concentré dans ma carrière de réalisateur (ndlr: Les Trois Accords et Sam Roberts, par exemple), on s’est toujours dit qu’on devrait faire un projet ensemble. Ça fait six ans qu’on parle de ça et pendant toutes ces années, l’idée de l’album qu’on allait faire se définissait de plus en plus.»

Tim: «Au début, on savait que Megative devait être reggae parce qu’on adore toutes sortes de groupes reggae. Ce qui nous influence, c’est la musique des années 1960-70, surtout le punk et le reggae et la fusion entre les deux qui se passait dans ce temps-là. C’est tellement heavy et puissant. C’est le côté sombre du reggae.»

Gus: «Y’a plein de gens en Amérique du Nord qui trouvent ça étrange. Ils pensent: «Du reggae sombre? Mais c’est festif le reggae!» On essaie de combattre cette perception-là. Y’a une partie du reggae qui est festive, mais y’a un autre côté du reggae plus dark qui était très marquant en Angleterre à la fin des années 1970 quand les jeunes punk et les enfants des immigrants jamaïcains vivaient dans les mêmes quartiers. Ils allaient aux mêmes shows et écoutaient la même musique donc ils s’influençaient mutuellement. Il y avait des groupes comme The Specials et The Clash… Nous, on n’a été influencés par ça dans notre carrière et on trouvait que ça manquait au paysage musical de notre époque.

VOIR: Comment ce groupe a-t-il pris forme?

Gus: «Megative est est devenu une réalité quand on a commencé à travailler avec deux amis de Brooklyn, des producteurs hip-hop, R&B et de musique urban (Jesse Singer et Chris Soper). On a commencé à faire des beats et je me suis rendu compte que ce serait le mariage parfait: notre idée, à Tim et moi, de musique rétro influencée par le reggae des années 1970 et celle de ces gars-là, plus jeunes, qui font du hip-hop.»

Tim: «Ce qui est bien avec ce groupe, c’est qu’on a tous assez d’expérience dans l’industrie donc on sait quoi faire et comment ça va marcher. On est tous passés par la bullshit de musiciens et de studio donc cette fois-ci, avec Megative, y’en n’a pas eu.»

Gus: «Et quand t’as mon âge, tu sens la bullshit immédiatement!»

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VOIR: Votre premier simple, More Time, c’est un bon avant-goût de ce que vous allez offrir sur l’album à venir?

Tim: «Y’a toutes sortes de rythmes et d’approches, mais c’est vraiment de la musique apocalyptique, qui relève de la dystopie. Tous les thèmes naviguent vers l’idée que le temps s’écoule.»

Gus: «Ce sont des textes sombres à propos de la réalité de notre vie aujourd’hui, dans notre époque. C’est pas très joyeux. Nous vivons des moments sombres, mais en même temps, nous ne sommes pas dans le déni.»

VOIR: Vous avez travaillé souvent ensemble en studio, mais ce sera la première fois que vous partagerez la scène. La chimie sera aussi bonne qu’en studio selon vous?

Tim: «Oui, je n’ai aucun doute là-dessus.»

Gus: «Le cinquième membre du groupe est Screechy Dan et il est aussi frontman donc Tim, Screechy et moi sommes trois frontmen. Ce sera tellement facile et fun sur scène parce qu’il n’y aura pas de pression sur seulement un gars pour faire un bon show. On est trois gars en avant qui chantent, qui aiment être sur la scène et connecter avec le public.»

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Megative sera du festival Mile Ex End, les 2 et 3 septembre sous le viaduc Van Horne à Montréal.

mileexend.com